L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a récemment partagé ses réflexions sur l’intervention militaire de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) au Niger. Cette intervention suscite de nombreuses interrogations et spéculations, tant au niveau régional qu’international.
Au-delà de la restauration démocratique
Laurent Gbagbo suggère que l’intervention de la CEDEAO ne se limite pas à la simple restauration de la démocratie au Niger. Selon l’ancien président de la Côte d’Ivoire, il y a des enjeux économiques et géopolitiques qui motivent cette action. Le Niger est un pays riche en ressources naturelles, notamment en uranium, qui est crucial pour l’énergie nucléaire. De plus, le pays est stratégiquement situé, étant un carrefour pour plusieurs routes commerciales et migratoires. La CEDEAO, en intervenant, cherche donc non seulement à rétablir l’ordre constitutionnel mais aussi à sécuriser ses intérêts économiques et stratégiques dans la région.
« Il ne faut pas mentir. On ment quand on laisse croire aux gens qu’on veut aller au Niger pour réinstaller Bazoum. Ce n’est pas pour ça qu’on y va. On est pistonné par-derrière pour aller faire un coup pour l’uranium, le gaz, le pétrole, etc. Il faut se mettre en position pour discuter pour qu’il soit libéré. C’est ça ma position », a déclaré Laurent Gbagbo. L’ex-président ivoirien, Gbagbo a même taclé indirectement Alassane Ouattara. « Je vois des gens dire qu’ils vont restaurer la démocratie au Niger, pourtant eux-mêmes, ils modifient la constitution pour faire plusieurs mandats, ils suspendent des parties politiques… Tu veux instaurer la démocratie dans un autre pays et chez toi ? ».
Les répercussions pour la région et le continent africain
L’intervention de la CEDEAO au Niger a des répercussions qui vont bien au-delà des frontières du pays. D’abord, elle envoie un message fort aux autres nations de la région qui pourraient être tentées par des actions antidémocratiques. Cela établit un précédent sur la manière dont la CEDEAO est prête à agir pour maintenir la stabilité régionale. Ensuite, cette intervention soulève des questions sur le rôle de l’Afrique dans la nouvelle géopolitique mondiale. Avec la montée en puissance de différents acteurs globaux en Afrique, notamment la Chine et les États-Unis, la capacité de la CEDEAO à agir de manière autonome est un signal fort. Cela pourrait inciter d’autres organisations régionales africaines à prendre des mesures similaires pour protéger leurs intérêts.
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