Les dernières discussions entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les autorités militaires au pouvoir au Niger ont eu lieu le samedi 19 août 2023.
Un coup de théâtre diplomatique : un dialogue de sourds
Les détails concernant les discussions entre la CEDEAO et les militaires au pouvoir au Niger ont jeté un éclairage cru sur les dynamiques de pouvoir en jeu. Les négociations entre la CEDEAO et le régime militaire au Niger ont été marquées par un manque flagrant de progrès, selon Associated Press. Le général Tchiani a certes adopté un « ton conciliant », mais les faits demeurent : le président renversé Mohamed Bazoum n’a pas été libéré et aucune concession significative n’a été faite. Ce statu quo pose un défi majeur pour la CEDEAO, qui a déjà menacé d’utiliser la force pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Le manque de concessions de la part du pouvoir militaire met en lumière les limites du dialogue et de la diplomatie dans des situations aussi volatiles. Cela soulève également des questions sur l’efficacité de la CEDEAO en tant qu’organe régional capable de résoudre des crises politiques.
Vers une nouvelle vie constitutionnelle ?
Le général Tchiani a évoqué la convocation d’un « dialogue national » destiné à formuler des « propositions concrètes » pour une nouvelle vie constitutionnelle au Niger. Bien que cette annonce puisse sembler prometteuse, elle est entachée de scepticisme. Le général Tchiani a également mis en garde contre toute intervention militaire de la CEDEAO, ce qui suggère une résistance continue à l’influence extérieure.
Ces déclarations posent la question de savoir si le régime militaire est véritablement engagé dans un processus démocratique ou s’il s’agit simplement d’une tactique pour gagner du temps. La promesse d’un dialogue national doit être considérée avec prudence, surtout dans le contexte où la CEDEAO a déjà indiqué que le « jour de l’intervention a été fixé ».
Notons que les militaires ont indiqué qu’ils sont prêts à rendre le pouvoir aux civils dans 03 ans. Mais la CEDEAO reste défavorable à cette proposition. « Ils doivent se préparer à passer le relais dans les plus brefs délais », a déclaré à la BBC, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, Abdel-Fatau Musah.