L’Afrique de l’Ouest est actuellement le théâtre d’une crise diplomatique majeure. Le Niger, sous le contrôle d’un régime militaire, est au centre des tensions après avoir menacé de poursuivre le président renversé, Mohamed Bazoum, pour « haute trahison ». Cette situation a suscité de vives réactions de la part de la CEDEAO et des puissances internationales, notamment les États-Unis.
La « Nouvelle Provocation » du régime militaire nigérien
La décision du régime militaire nigérien de menacer le président renversé, Mohamed Bazoum, de poursuites pour « haute trahison » a été qualifiée de « nouvelle provocation » par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette organisation régionale a exprimé sa préoccupation face à cette démarche, la considérant comme une contradiction flagrante avec la volonté affichée des autorités militaires de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques. Les accusations portées contre Bazoum s’appuient sur ses prétendus « échanges » avec des acteurs nationaux et internationaux, ce qui a exacerbé les tensions dans la région.
De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis se sont dits « consternés » par cette escalade. Washington, qui était un partenaire majeur du Niger avant le coup d’État, a exprimé sa préoccupation quant à la détérioration de la situation. La France, également partenaire clé du Niger, reste attentive à l’évolution de cette crise, notamment en raison de sa présence militaire dans la région pour lutter contre les groupes djihadistes.
La question de l’intervention militaire
La menace du régime militaire nigérien intervient dans un contexte régional déjà tendu. Une délégation de chefs religieux nigérians musulmans s’était rendue à Niamey dans le but d’apaiser les tensions. Cette visite avait été organisée avec l’accord du président nigérian Bola Tinubu, également à la tête de la CEDEAO.
La CEDEAO, pour sa part, a réaffirmé sa préférence pour une solution diplomatique à la crise, tout en évoquant la possibilité d’une intervention militaire. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a même suggéré que cette intervention pourrait avoir lieu « dans les plus brefs délais ». Cette déclaration a provoqué la colère du régime militaire à Niamey, qui a rappelé son ambassadeur à Abidjan en signe de protestation. La situation au Niger est le reflet des défis auxquels est confrontée l’Afrique de l’Ouest.
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