L’affaire Omega Pro prend une nouvelle tournure au Bénin. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ouvert une enquête sur cette entreprise controversée, tandis que la Banque d’Épargne et de Financement (BEF) intensifie sa surveillance sur les promoteurs.
Plusieurs noms déjà cités
Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, des victimes de la plateforme de placement d’argent, Omega Pro qui a disparu, lancent des cris de détresse. Ils n’arrivent plus à accéder à leur compte de retrait. La Criet a décidé de se saisir de cette affaire afin d’éclairer le public et situer les responsabilités. Tout a commencé par la dénonciation d’un certain Rodrigue Sodansou, considéré comme leader du système de placement d’argent. « Bon aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus retirer un $ de mon backoffice pour protester publiquement contre les fondateurs de la compagnie Oméga Pro devenu Go. Enfin, ils diront que ce n’est pas eux, depuis Oméga, je ne les ai pas revus, mais bon nous tous, on sait. Bref, les gars, remboursez. On est fatigué d’attendre. A la base, le but était d’aider les gens. On a compris, vous avez plus envie de gagner que d’aider. Mais aujourd’hui, je demande publiquement ce que j’ai demandé en privé pendant 9 mois et pour lequel vous avez toujours fait semblant d’adhérer. Je demande le remboursement pur et simple de tous les clients de la société Oméga Pro et ceci avec effet immédiat », a-t-il écrit.
Le rappeur béninois, Blaaz est également accusé d’avoir attiré les victimes vers cette plateforme, en associant son image. « Blaaz, pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu ne portes pas tes couilles ? Pourquoi tu supprimes ta publication où tu étais avec Rodrigue Sodansou et tu disais « les riches deviennent plus riches parce que les pauvres pensent que les occasions sont de l’arnaque », un post qui date d’environ deux ans. Pourquoi c’est aujourd’hui que tu la supprimes ? », peut-on lire sur les réseaux sociaux.
Dans des captures d’écran d’une supposée conversation de Blaaz avec un de ses proches, l’artiste aurait indiqué être aussi victime. « J’ai investi dans Omega Pro et j’y ai également de l’argent, mais c’est parce que je suis conscient des risques liés aux investissements en ligne que je ne peux pas me prononcer très clairement sur cette affaire. Mais à coup sûr, je le ferai. Certains m’ont critiqué, d’autres m’ont défendu. Je retiens une chose, avant, tu étais innocent jusqu’à preuve du contraire, mais avec les réseaux sociaux, tu es coupable jusqu’à preuve du contraire…Les personnes qui salissent mon nom, ce n’est que la résultante de mon image associée à OMP (Oméga Pro Ndlr). C’est une leçon pour moi, comme tous les clients, je ne suis qu’une victime », peut-on lire Blaaz sur les captures.
La BEF aux trousses des promoteurs
Selon des sources, l’enquête ouverte par la Criet sur Omega Pro, pourrait porter sur des allégations de fraude, de blanchiment d’argent ou même de financement du terrorisme. Si ces allégations s’avèrent fondées, les promoteurs pourraient faire face à des sanctions sévères, y compris des peines de prison.
La Banque d’Épargne et de Financement (BEF) n’est pas en reste dans cette affaire. Elle a intensifié sa surveillance sur les activités d’Omega Pro, ce qui indique une coordination possible avec la CRIET. La BEF est l’organe régulateur du secteur financier au Bénin et a le pouvoir de geler les actifs, d’imposer des amendes et même de révoquer les licences. Son implication dans cette affaire est un signal fort que le gouvernement prend cette situation très au sérieux. La BEF pourrait également enquêter sur les relations entre Omega Pro et d’autres institutions financières, ce qui pourrait entraîner un effet domino affectant tout le secteur financier du Bénin.