Le Niger est de nouveau sous les feux de l’actualité, mais pour des raisons tragiques. Une embuscade dans la région de Tillabéri a coûté la vie à 12 soldats, mettant en lumière les défis sécuritaires auxquels le pays est confronté.
L’attaque de Tillabéri : un symptôme d’une crise plus large
Le dimanche 20 août 2023, une embuscade dans la région de Tillabéri a coûté la vie à 12 soldats, a annoncé ce mardi 22 août la télévision nationale nigérienne, Télé Sahel. Ces soldats étaient dans une mission d’opération anti-djihadiste. La même source indique également que « la riposte (…) a permis d’infliger une lourde perte à l’ennemi », et précise que les victimes ont déjà été inhumées en présence du lieutenant-colonel Maïna Boucar, nouveau gouverneur militaire de Tillabéri. Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Le mardi 15 août, au moins 17 militaires nigériens ont été tués et 20 autres blessés, dans une embuscade qui a visé un détachement des Forces armées nigériennes près de la localité de Koutougou, également dans la région de Tillabéri.
Ces attaques terroristes s’inscrivent dans un contexte de violence croissante qui touche non seulement le Niger mais aussi ses voisins. Les groupes extrémistes profitent de la crise politique pour recruter et opérer dans la région. Cette attaque soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mesures de sécurité actuelles. Les forces armées nigériennes, malgré leur courage et leur dévouement, semblent être en difficulté face à des adversaires de plus en plus audacieux et mieux armés. Cela met en évidence la nécessité d’une stratégie de sécurité plus globale qui ne se limite pas à des interventions militaires, mais qui aborde également les causes profondes de l’instabilité.
Les militaires face à leur promesse au peuple
Notons que le pays est entre les mains des militaires qui ont renversés Mohamed Bazoum pour raisons d’insécurité. Mais depuis le coup d’Etat de 26 juillet 2023, le pays a déjà enregistré plus cas d’attaques djihadistes qui ont couté la vie à plusieurs soldats et civils nigériens.
Dans une récente lettre ouverte, Zazia Bazoum, la fille du président déchu, Mohamed Bazoum, a rejetté les raisons évoquées par les militaires pour renverser Mohamed Bazoum et évoque l’incapacité des militaires aux pouvoir, à controler le terrorisme dans le pays. « Toutes les attaques terroristes dénoncées par les preneurs d’otage ont eu lieu avant que mon père ne soit président et, mieux, tous les preneurs d’otages et leurs complices faisaient déjà partie du système qu’ils dénoncent… Depuis qu’ils ont pris en otage mon pays, nous assistons avec impuissance et tristesse à une hausse inquiétante d’attaques terroristes : plus de sept attaques en trois semaines avec de nombreux morts », a-t-elle déploré. La junte au pouvoir accuse la France de remonter des groupes armés contre le Niger ; des accusations que rejette Paris.