Les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont pris une décision stratégique pour renforcer leur souveraineté en matière de télécommunications. Ces trois nations envisagent de collaborer avec l’agence spatiale russe ROSCOSMOS pour développer et mettre en orbite un satellite de communication commun.
Vers une meilleure connectivité dans les zones isolées
Lors d’une réunion tenue le 23 septembre 2024 à Bamako, les ministres des finances des trois pays, ont évoqué les nombreux avantages de ce projet. Le satellite sera utilisé pour offrir des services de communication dans les régions difficiles d’accès, où les infrastructures sont peu développées. Grâce à cette technologie, les zones reculées bénéficieront enfin d’une connectivité Internet de qualité et de services téléphoniques efficaces.
Le satellite permettra également de sécuriser les communications confidentielles, en s’appuyant sur la technologie VSAT, tout en rendant possible la radiodiffusion dans des zones où ce service était jusqu’à présent limité. En facilitant l’accès à ces services, ce projet pourrait marquer un tournant décisif dans l’amélioration de la qualité de vie des populations locales et stimuler le développement économique des régions concernées.
Une collaboration prometteuse avec la Russie
Cette nouvelle collaboration entre l’Alliance des Etats du Sahel et ROSCOSMOS s’inscrit dans une dynamique de coopération croissante entre la Russie et les pays africains. En 2022, la Russie avait déjà soutenu l’Angola dans le lancement de son satellite AngoSat-2, un projet qui a contribué de manière significative à l’amélioration des services de télécommunications dans ce pays. La commercialisation du satellite a débuté en janvier 2023, et en un an, le nombre d’utilisateurs d’Internet en Angola a bondi de 11,78 millions à 14,63 millions, selon les statistiques de DataReportal.
Les trois pays de l’AES, qui totalisent près de 17,2 millions d’utilisateurs d’Internet pour une population de 80,9 millions d’habitants, espèrent que ce nouveau satellite entraînera une augmentation similaire. En suivant l’exemple angolais, ces nations pourraient voir leurs infrastructures de communication transformées, offrant à leurs citoyens un meilleur accès à la téléphonie mobile et à Internet haut débit.
Le projet de satellite commun entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso devrait également avoir des retombées positives sur le secteur de la téléphonie mobile, qui connaît déjà une forte croissance dans la région. Selon les statistiques de DataReportal, ces trois pays comptabilisaient ensemble 66,97 millions d’abonnés à la téléphonie mobile au début de 2024, soit une pénétration de près de 83 % de la population.