La Russie trahit le Niger et le Mali

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La Russie trahit le Niger et le Mali
Tiani-Poutine-Goita

Face à la situation sécuritaire préoccupante au Mali et au Niger, la Russie a lancé un avertissement à ses citoyens vivant dans ces deux pays. Par le biais de son ambassade, elle déconseille fortement certaines zones à cause de la menace terroriste élevée. Cette alerte intervient malgré les liens étroits entre ces pays sahéliens et Moscou, ce qui suscite des interrogations sur la nature et la fiabilité de cette coopération.

La Russie alerte ses citoyens sur les risques sécuritaires

La Russie a récemment émis une alerte via ses ambassades au Mali et au Niger, avertissant ses citoyens de la dangerosité de ces territoires. Dans un message publié sur Telegram, l’ambassade russe a souligné la situation sécuritaire difficile et la menace terroriste élevée qui sévissent dans ces deux pays sahéliens. « L’ensemble du territoire du Mali et du Niger est déconseillé à la visite », indique la note d’information. En particulier, les régions de Gao et Menaka au Mali, ainsi que Tillabéri au Niger, sont strictement déconseillées en raison de la forte probabilité d’attaques terroristes, de vols et d’enlèvements.

L’ambassade russe a mis en garde contre la région des « trois frontières », une zone qui réunit le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et qui est régulièrement la cible d’attaques terroristes. Cette région est devenue un point chaud pour les activités jihadistes, rendant les déplacements extrêmement risqués. La Russie recommande à ses ressortissants d’éviter expressément ces zones, renforçant ainsi la perception d’une situation sécuritaire critique.

Que devient la coopération militaire entre la russo-nigérienne et russo-malienne ?

Depuis l’instauration des régimes militaires au Mali et au Niger, les relations avec la Russie se sont intensifiées. Les autorités maliennes ont sollicité l’aide de Moscou dans leur lutte contre l’insurrection jihadiste, faisant appel à des instructeurs russes souvent associés au groupe Wagner, qualifiés de mercenaires par les chancelleries occidentales. De son côté, le Niger a également renforcé sa coopération militaire avec la Russie, bénéficiant de matériel antiaérien et d’instructeurs pour former ses forces armées.

Cependant, l’avertissement de l’ambassade russe met en lumière une contradiction dans ces relations renforcées. Bien que la Russie joue un rôle important dans le soutien militaire de ces pays, elle reconnaît implicitement que la situation sécuritaire reste critique et que les risques pour ses ressortissants sont élevés.

L’attitude de la Russie suscite des interrogations quant à la sincérité de son engagement envers le Mali et le Niger. D’un côté, elle se présente comme un partenaire clé en fournissant un soutien militaire crucial ; de l’autre, elle admet la gravité de la situation sécuritaire, mettant en garde ses propres citoyens. Cette dualité révèle une certaine incohérence dans la politique de Moscou. En renforçant la présence de mercenaires et en fournissant du matériel militaire, la Russie s’implique profondément dans les affaires sécuritaires de ces pays. Toutefois, l’avertissement adressé à ses citoyens montre qu’elle est consciente des limites de son intervention. La présence russe n’a pas réussi à stabiliser complètement la région, et le risque pour la population civile, y compris ses ressortissants, demeure élevé.

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