Le Premier ministre de la transition du Gabon, Raymond Ndong Sima, a déclaré ce dimanche 10 septembre qu’un délai de deux ans serait un « objectif raisonnable » pour la tenue des prochaines élections libres dans le pays. Cette déclaration intervient alors que de nombreuses personnes interpellent les militaires ayant pris le pouvoir après le coup d’État militaire qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, sur la durée de la transition.
Un changement de pouvoir inattendu
Le 30 août, l’armée gabonaise a renversé Ali Bongo Ondimba, qui venait d’être réélu dans des circonstances controversées. Le général Brice Oligui Nguema a été proclamé président de la transition et a promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections, sans toutefois préciser la durée de cette période de transition. Raymond Ndong Sima, qui était auparavant un fervent opposant à Ali Bongo, a été nommé Premier ministre de ce gouvernement de transition la semaine écoulée.
Ce changement de pouvoir a été accueilli avec un mélange de détente et d’incertitude par la population gabonaise. Le soulagement résulte du fait que de nombreux citoyens étaient mécontents de la gestion d’Ali Bongo, notamment en ce qui concerne la corruption et la mauvaise gestion des ressources naturelles du pays. L’incertitude, en revanche, est alimentée par le manque de clarté sur la voie à suivre. Désormais, les Gabonais savent qu’ils seront dirigés par des militaires pendant deux années. Mais il ajoute que cette période pourrait être « légèrement supérieure ou inférieure ».
Les défis de la transition
La Charte de transition mise en place par les militaires interdits aux membres du gouvernement provisoire de se présenter aux prochaines élections. Cependant, elle n’exclut pas préciser que le général Oligui peut briguer la présidence. De plus, une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral sont en préparation, avec la participation de « toutes les forces vives de la Nation ». Raymond Ndong Sima a souligné l’importance de l’impartialité des militaires dans le processus électoral. Notons que le Premier ministre a formé son gouvernement.
Le Premier ministre a également abordé les questions relatives à l’autonomie et aux marges de manœuvre de son gouvernement civil. Il a indiqué que l’efficacité de son gouvernement dépendrait de la liberté d’action que les militaires seraient prêts à accorder. « S’ils veulent obtenir un résultat satisfaisant, ce sera dans leur intérêt de laisser les mains libres à ceux qu’ils ont appelés », a-t-il déclaré.