Au Cameroun, la tension monte entre l’État et plusieurs centaines d’anciens employés temporaires du chantier naval CNIC. Ces derniers, après avoir servi l’une des plus grandes entreprises publiques du pays, se retrouvent aujourd’hui dans une bataille pour réclamer leurs droits impayés depuis treize ans. Un bras de fer qui met en lumière les dysfonctionnements administratifs et la détresse de ces travailleurs.
Un combat de longue haleine pour des droits bafoués
Depuis deux semaines, le ministère des Finances à Yaoundé est le théâtre d’une manifestation sans précédent. Des anciens employés du Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC) ont décidé de faire entendre leur voix, exigeant le paiement de leurs droits. Ces travailleurs, venus de Douala, portent une revendication qui dure depuis plus d’une décennie. Tobe Maurille, porte-parole du collectif, souligne la détermination de ces anciens employés : « Nous avons quitté Douala pour venir chercher notre argent. Nous ne rentrerons que quand nous aurons cet argent. ».
Des promesses non tenues et un argent introuvable
Le collectif, composé de près de 700 ex-employés, a tenté à maintes reprises d’entamer des discussions avec les autorités compétentes. Malheureusement, malgré les promesses et les engagements, rien n’a bougé. Le secrétaire général du ministère des Finances a évoqué la disparition de l’ordre de décaissement signé par le Premier ministre, ajoutant une couche de mystère à cette affaire. Le montant dû s’élève à 2,6 milliards de francs CFA sur un total initial de 4 milliards. Une somme qui, selon les manifestants, aurait déjà été débloquée par la présidence, mais qui semble s’être perdue dans les méandres de l’administration.
L’affaire des anciens employés du chantier naval CNIC met en évidence les défis auxquels sont confrontés de nombreux travailleurs camerounais dans leur quête de justice et de reconnaissance. Alors que ces employés luttent pour leurs droits fondamentaux, l’État camerounais est appelé à agir rapidement pour résoudre cette crise et garantir que de tels incidents ne se reproduisent pas à l’avenir. La confiance du public dans les institutions est en jeu, et il est essentiel que la transparence et la responsabilité prévalent. Le pays dirigé par un même gouvernant depuis plusieurs années est confronté à plusieurs défis tant au plan social, politique que sécuritaire.