Les relations entre la France et plusieurs nations du Sahel prennent une tournure abrupte alors que le Mali et le Niger dénoncent, ce mardi 5 décembre 2023, les conventions sur la non-double imposition avec la France. Ces accords, également rompus récemment par le Burkina Faso, étaient censés éviter aux citoyens et aux entreprises de ces pays de s’acquitter des mêmes impôts dans leurs terres d’accueil et de résidence.
Une décision motivée par un déséquilibre perçu
Le Mali et le Niger justifient leur dénonciation des conventions sur la non-double imposition avec la France en invoquant un déséquilibre dans ces accords, entraînant d’importants manques à gagner pour leurs nations respectives. Ces conventions, en vigueur depuis plusieurs années, permettaient aux Français et aux multinationales françaises de ne pas payer les mêmes impôts dans ces pays, et vice versa. La rupture de ces accords marquera un changement significatif dans la fiscalité des échanges entre les nations concernées.
Le Burkina Faso avait déjà pris une mesure similaire en août 2023, mettant fin à la convention fiscale de non-double imposition avec la France. Cette série de dénonciations révèle une fracture grandissante entre les nations du Sahel et l’ancienne puissance coloniale. Les relations économiques, jusque-là régies par ces accords, semblent être désormais affectées par des divergences politiques et une volonté affirmée de préserver les intérêts nationaux.
Une « attitude hostile persistante » de la France
En plus du déséquilibre perçu dans les accords fiscaux, le Mali et le Niger évoquent une « attitude hostile persistante de la France » contre leurs États pour justifier la dénonciation des conventions. Depuis l’arrivée des autorités militaires à la tête du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les relations avec la France ont connu une détérioration notable. Les dirigeants de la région accusent la France de paternalisme et de néocolonialisme, exigeant notamment le retrait des forces antiterroristes françaises de leurs territoires.
La demande de retrait des forces antiterroristes françaises, formulée par le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, illustre une volonté de lutter souverainement contre les menaces sécuritaires qui pèsent sur la région. Ces nations souhaitent s’appuyer sur leurs propres forces et bénéficier du soutien de partenaires jugés plus sincères.