En Guinée, les tensions sociales atteignent un nouveau pic alors que les 13 centrales syndicales du pays appellent à une grève générale et illimitée à partir de ce lundi 26 février. Cette mobilisation vise à protester contre la hausse des prix des denrées de première nécessité et la censure des médias. Malgré les appels au dialogue des autorités, du patronat et des leaders religieux, la situation reste tendue, avec de nombreux secteurs de l’économie guinéenne rejoignant le mouvement de grève.
Les revendications
Les raisons de cette grève générale et illimitée sont multiples. D’une part, les syndicats réclament une baisse des prix des denrées de première nécessité, qui pèsent lourdement sur le budget des ménages guinéens. D’autre part, ils dénoncent la censure croissante des médias dans le pays, avec plusieurs radios et télévisions contraintes de cesser leurs activités de diffusion. Il y a aussi la libération du Secrétaire Général du SPPG, Sékou Jamal Pendessa et le respect de l’accord du 15 novembre 2023 lié à l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires guinéens. Cette situation met en péril la liberté d’expression et le droit à l’information des citoyens guinéens.
« Des citoyens sont arrêtés à la recherche d’un moyen de déplacement pour vaquer à leurs affaires…. Des poubelles renversées sur la chaussée qui est obstruée par des tas d’immondices… Des pick-ups de la police et de la gendarmerie sont stationnés çà et là pour contenir les « fauteurs de troubles »…. boutiques sont fermées et la plupart des écoles privées ont demandé aux enfants de retourner à la maison… Les femmes du marché peinent à sortir », ont constaté entre autres les reporters d’Africaguinee
La mobilisation de tous les secteurs de l’économie
Face à l’inaction des autorités et au manque de résultats des précédents appels au dialogue, les centrales syndicales ont maintenu leur mot d’ordre de grève générale et illimitée. Les travailleurs de divers secteurs de l’économie guinéenne, notamment les mines, les banques, les télécommunications et les services de transfert d’argent, sont appelés à se joindre au mouvement. Même les taxis-motos sont mobilisés pour soutenir la cause. Cette mobilisation généralisée montre l’ampleur du mécontentement social en Guinée.
Cette journée de grève générale et illimitée sera un test crucial pour le mouvement syndical et pour la junte au pouvoir depuis septembre 2021. Alors que la dissolution du gouvernement a confié le dossier social au secrétaire général du ministère du Travail, les autorités tentent de calmer les tensions en appelant au dialogue. Cependant, les syndicats exigent la libération de Sékou Jamal Pendessa, condamné à trois mois de prison ferme la semaine précédente. Par ailleurs, les jeunes de la route Le Prince ont déjà commencé à ériger des barrages pour bloquer la circulation dans plusieurs quartiers de Conakry, démontrant ainsi une détermination sans faille à faire entendre leurs revendications.