En Guinée-Bissau, des députés de la coalition PAI-Terra Ranka ont été dispersés à coups de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre devant le Parlement, le mercredi 13 décembre. Cette violente altercation fait suite à la décision du président de l’Assemblée, Domingos Simões Pereira, de poursuivre les sessions malgré la dissolution de l’Assemblée nationale par décret présidentiel.
Les forces de l’ordre dispersent les députés
Selon RFI, malgré le blocage de l’accès au Parlement par les forces de l’ordre armées de matraques et de grenades lacrymogènes, une poignée de députés de l’opposition accompagnés de militants déterminés ont tenté de braver l’interdiction. La réponse des forces de l’ordre ne s’est pas fait attendre, avec le lancement de grenades lacrymogènes, provoquant la dispersion des députés et des militants. Certains ont rejoint précipitamment le siège du PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), à quelques centaines de mètres de l’Assemblée de la Guinée-Bissau.
Domingos Simões Pereira, président de l’Assemblée et leader de la coalition PAI-Terra Ranka, est resté retranché dans sa résidence sous haute surveillance, dénonçant la dissolution de l’Assemblée comme nulle et sans effet. Selon lui, la décision présidentielle va à l’encontre des principes constitutionnels, particulièrement l’article 94, qui interdit la dissolution du Parlement dans les 12 mois suivant les élections législatives. Malgré les tensions, Simões Pereira appelle les députés de son parti à persévérer dans leur résistance.
La résistance de l’opposition
Armando Mango, porte-parole de la coalition Pai-Terra Ranka, a déclaré à la presse que la dissolution du Parlement ne respectait pas les principes constitutionnels. Il souligne l’article 94 qui stipule clairement les conditions de dissolution. En effet, cet article indique que le parlement ne doit pas être dissous moins d’un an après les élections. Or ce parlement a été installé il y a juste 6 mois. Malgré les tirs de lacrymogènes essuyés devant le siège de la coalition, Mango affirme la détermination de l’opposition à poursuivre les sessions parlementaires. Cette déclaration reflète une opposition ferme face aux actions du président, alimentant davantage les tensions politiques dans le pays.