Plus de quatre mois après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prend une décision significative. L’organisation sous-régionale annonce la suspension du Niger jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel, mettant ainsi fin au projet d’intervention militaire. Cette évolution marque un tournant majeur dans la crise politique qui secoue le pays depuis le renversement du pouvoir de Bazoum.
La CEDEAO reconnaît le coup d’État
Jusqu’à la date du dernier sommet de la CEDEAO qui s’est tenu à Abuja le dimanche 10 décembre, l’organisation insistait sur la libération immédiate de Mohamed Bazoum et le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger. La conférence des chefs d’États et de gouvernement continuait à considérer Bazoum comme le président légitime du Niger, menaçant les putschistes d’une intervention militaire pour restaurer l’ordre. Cependant, dans un revirement inattendu, la CEDEAO reconnaît désormais le coup d’État militaire au Niger.
Ce jeudi 14 décembre, la CEDEAO a publié un communiqué officialisant son changement de position. Le sommet du 10 décembre a reconnu que le gouvernement de Mohamed Bazoum avait été effectivement renversé par un coup d’État militaire. En conséquence, à partir de cette date, le Niger est suspendu de l’ensemble des organes de décision de la CEDEAO jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays. Cette suspension est une réponse directe au renversement du pouvoir élu, mettant ainsi fin à l’attitude précédente qui reconnaissait Bazoum comme président en exercice.
Le tournant dans la crise politique nigérienne
Cette décision de la CEDEAO représente un tournant majeur dans la crise politique nigérienne. La menace d’une intervention militaire, qui pesait sur les putschistes depuis des mois, semble désormais écartée. La suspension du Niger des organes de décision de l’organisation régionale est un geste fort, soulignant la désapprobation de la CEDEAO vis-à-vis du coup d’État. Cela pourrait également avoir des implications importantes pour l’avenir des relations entre le Niger et la CEDEAO, ainsi que pour la stabilité politique dans la région.
Cette décision de suspension pourrait également influencer la dynamique politique au Niger. Les autorités putschistes, qui étaient confrontées à une pression internationale croissante, devront désormais faire face aux conséquences de l’isolement régional. La réaction du peuple nigérien à cette suspension, ainsi que la manière dont les forces politiques internes réagiront, restent des éléments cruciaux à surveiller. L’évolution de la situation pourrait également affecter les futures négociations et médiations pour résoudre la crise.