En Guinée-Bissau, trois jours après des affrontements violents à Bissau, la capitale, le président Umaro Sissoco Embalo a annoncé la dissolution du Parlement, exacerbant les tensions au sein du pays.
Retour sur les événements
Umaro Sissoco Embalo avait dénoncé, ce samedi, une « tentative de coup d’État » survenue après des interrogatoires de police visant deux ministres de l’opposition. Des membres de la Garde nationale sont intervenus pour libérer ces ministres, déclenchant des affrontements avec les forces spéciales de la Garde présidentielle. Ces heurts ont eu lieu dans une caserne au sud de Bissau, faisant au moins deux morts. Le président Embalo accuse la Garde nationale de complicité avec des « intérêts politiques au sein même de l’appareil d’État ».
Dissolution du Parlement
Face à la situation tendue et aux preuves qu’il affirme détenir, le président Embalo a convoqué une réunion du Conseil d’État et annoncé la dissolution du Parlement. Cette décision résulte mécaniquement de la tentative de coup d’État et implique également la dissolution du gouvernement de cohabitation. La cohabitation entre le président et le Parlement d’opposition, issu des élections législatives de l’été dernier, était déjà complexe.Le président bissau-guinéen a déclaré que la date des prochaines élections législatives serait fixée ultérieurement, conformément à la Constitution. L’objectif est de restaurer la sérénité et l’équilibre entre les pouvoirs législatif et exécutif.
Embalo soutient que la complicité entre la Garde nationale et certains intérêts politiques rend le fonctionnement normal des institutions impossible, confirmant ainsi une « grave crise politique ».Dans un communiqué en date de ce même lundi 4 décembre 2023, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné fermement toute tentative de violence visant à « perturber » l’ordre constitutionnel. L’organisation sous-régionale a, par ailleurs appelé l’arrestation et à la poursuite de tous les acteurs impliquées dans ces incidents.