Le président sénégalais, Macky Sall, s’est adressé à la presse le jeudi 22 février 2024, dans un contexte de tensions politiques croissantes dans le pays. Sa déclaration concernant la fin de son mandat et l’organisation du prochain scrutin a suscité à la fois l’espoir et l’incertitude parmi la population sénégalaise.
Macky Sall confirme la fin de son mandat pour le 2 avril 2024, mais à quand le scrutin ?
Face à la presse, Macky Sall a annoncé que son mandat à la tête du Sénégal se terminerait comme prévu début avril, conformément aux termes de la Constitution. Cette déclaration a été perçue comme une tentative de rassurer la population et de ramener la stabilité dans un climat politique tendu. En dépit de l’annonce de la fin de son mandat, Macky Sall n’a pas précisé la date des prochaines élections présidentielles. Il a déclaré que cette décision serait prise en fonction des résultats du dialogue politique qu’il entendait mener dans les semaines à venir. « Pour ce qui est de la date, on verra ce que le dialogue proposera », a-t-il déclaré.
Macky Sall s’est également exprimé sur la question de la libération de certains détenus politiques, dont Ousmane Sonko, son principal opposant. « J’ai indiqué ces derniers temps, la nécessité de faciliter la libération de certains détenus. Le pays a besoin de pardon et de réconciliation. Nous avons besoin de voir notre pays poursuivre sa trajectoire économique. Nous allons prendre toutes les dispositions » a indiqué Macky Sall avant d’ajouter « Il nous faut nous réconcilier. Aucune personne n’est écartée. Chacun peut bénéficier de ces mesures de clémence. Ma responsabilité, c’est d’être le garant de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. Si nous devons passer par des lois, pourquoi pas. Nous devons éviter cela. Il faut que chacun de nous soit prêt ».
Contexte politique tendu
Le Sénégal traverse une grave crise politique depuis plusieurs semaines, marquée par le report sine die de l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février. Cette décision a déclenché des manifestations dans tout le pays, faisant quatre morts, et a suscité des réactions inquiètes à l’étranger. L’opposition a dénoncé un « coup d’État institutionnel » et appelé au respect de la Constitution.
Malgré les tensions persistantes, Macky Sall s’est dit « prêt » à libérer Ousmane Sonko et d’autres détenus politiques pour favoriser des élections « apaisées ». Cette mesure vise à restaurer la confiance dans le processus électoral et à garantir la participation de tous les acteurs politiques dans un climat de respect mutuel et de dialogue constructif. Mais dans quelle mesure le ferait-il ?