Rokia Doumbia, une influenceuse malienne connue pour son engagement contre la vie chère, a été condamnée à un an de prison ferme pour outrage au chef de l’État, incitation à la révolte et trouble à l’ordre public. Cette sentence soulève des questions sur la liberté d’expression au Mali, en particulier en ce qui concerne les critiques du gouvernement militaire actuel.
Rokia Doumbia : une influenceuse engagée
Rokia Doumbia est une figure populaire au Mali, suivie par de nombreux citoyens sur les réseaux sociaux pour son engagement contre la vie chère. Elle a utilisé sa plateforme pour exprimer son mécontentement face à l’augmentation des prix et à la détérioration des conditions de vie. Son franc-parler et sa volonté de défendre les intérêts du peuple malien lui ont valu une grande popularité, mais aussi l’attention des autorités.
En mars, lors d’un live sur TikTok, elle s’est adressée directement au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Elle a déclaré que la transition était un échec avec « 0 de résultats ». Selon elle, aucun Malien ne vit en paix et l’insécurité gagne du terrain partout. Ces propos, bien que reflétant le sentiment de nombreux Maliens, ont été perçus comme un défi direct à l’autorité du gouvernement militaire. Elle a été interpellé et placée sous mandat de dépôt. En juin denier, le tribunal de Bamako a requis contre Rokia Doumbia 3 ans de prison ferme pour « Incitation à la révolte et trouble à l’ordre public; Offense au chef de l’état ».
Une condamnation qui fait débat
La condamnation de Rokia Doumbia a suscité de vives réactions. Son avocat, Kassoum Tapo, a déclaré avoir fait appel de la décision. Cette affaire soulève des questions sur la liberté d’expression au Mali, en particulier en ce qui concerne les critiques du gouvernement. L’influenceuse a été condamnée à un an de prison ferme et à une amende d’un million de francs CFA (1500 euros), une peine jugée sévère par certains observateurs.
Cette condamnation est perçue par beaucoup comme une tentative d’intimidation à l’encontre de ceux qui osent critiquer le gouvernement. Elle met en évidence la tension entre le gouvernement militaire et une partie de la population qui réclame plus de transparence et de démocratie.
La liberté d’expression en question
La condamnation de Rokia Doumbia met en lumière les tensions actuelles au Mali. Alors que le pays est en pleine transition politique, cette affaire soulève des questions sur la liberté d’expression et le droit de critiquer le gouvernement. Il reste à voir comment cette situation évoluera et quel impact elle aura sur le débat public au Mali. En attendant, la voix de Rokia Doumbia, si critique envers la vie chère et le gouvernement actuel, a été momentanément étouffée.
Cette affaire souligne l’importance de la liberté d’expression en tant que pilier de la démocratie. Elle rappelle également que cette liberté doit être protégée, même – et surtout – en période de transition politique. Le Mali, comme tous les pays, a besoin de voix critiques pour construire une société plus juste et plus équitable.
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