La Cour suprême a rendu son verdict ce jeudi 4 janvier 2024, confirmant la condamnation de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation à l’encontre du ministre du tourisme Mame Mbaye Niang. Cette décision sonne comme un coup dur pour Sonko, le rendant inéligible pour cinq ans selon le code électoral sénégalais. Il ne peut plus être candidat à l’élection présidentielle prévue le 25 février prochain.
Un verdict implacable malgré les contestations
Les avocats d’Ousmane Sonko n’ont pas ménagé leurs efforts pour contester la condamnation. Plaidant une exception d’inconstitutionnalité, ils ont tenté de convaincre la Cour suprême de se dessaisir de l’affaire au profit du Conseil constitutionnel. Cette requête a été rejetée, tout comme la demande de cassation de l’arrêt de la cour d’appel basée sur des vices de procédure. Les avocats ont soulevé des points tels qu’une citation à comparaître non reçue, mais le juge a maintenu la condamnation initiale de six mois de prison avec sursis et des dommages et intérêts de 200 millions de francs CFA.
La difficile route vers la présidentielle
La condamnation de Sonko trouve son origine dans des accusations de diffamation et d’injure publique envers le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. L’opposant avait publiquement accusé le ministre d’être impliqué dans des détournements présumés, alléguant que cela était relevé dans un rapport de l’Inspection générale d’État. En appel, en mai dernier, il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis et à des dommages et intérêts.
La conséquence directe de cette condamnation est la déclaration d’inéligibilité d’Ousmane Sonko pour une période de cinq ans. Selon les avocats et le code électoral sénégalais, cette inéligibilité compromet sérieusement ses chances de se présenter à l’élection présidentielle imminente. Il est prévu qu’il soit retoqué par le Conseil constitutionnel, scellant ainsi son exclusion de la compétition présidentielle.
Ousmane Sonko s’est trouvé dans une série de démêlés judiciaires ces derniers temps. Outre cette affaire de diffamation, il a été déclaré coupable de « corruption de la jeunesse » le 1er juin et condamné à deux ans de prison ferme dans une procédure distincte. Ces déboires judiciaires jettent une ombre d’incertitude sur son avenir politique et son impact sur la dynamique électorale au Sénégal.
