Muhammadu Buhari, ancien président du Nigeria, est décédé ce dimanche 13 juillet 2025 à l’âge de 82 ans dans une clinique de Londres, où il se trouvait pour des soins médicaux prolongés. Selon une dépêche de SaharaReporters, il serait décédé des suites d’une leucémie.
Une nation en deuil
La mort de Muhammadu Buhari suscite un flot de réactions officielles et de condoléances. Le président Bola Tinubu a ordonné de hisser le drapeau national en berne et envoyé le vice-président Shettima à Londres pour rapatrier sa dépouille.
Gouverneurs, responsables politiques et personnalités de toutes tendances saluent un homme d’intégrité, un soldat-patriote et un modèle de discipline. Le Nigeria Governors’ Forum rend hommage à la vie austère, l’humilité et la patience stratégique qui définissent son style de leadership.
Le parcours de Muhammadu Buhari
Né le 17 décembre 1942 à Daura, dans le nord du Nigeria, Muhammadu Buhari s’engage dans l’armée en 1961 et gravit les échelons jusqu’au grade de major-général. Il accède au pouvoir via un coup d’État en décembre 1983, dirigeant le pays jusqu’à son renversement en août 1985 par le général Babangida. Devenu figure de l’opposition, il se présente aux élections présidentielles en 2003, 2007 et 2011 avant de remporter la victoire en 2015, devenant ainsi le premier candidat d’opposition à battre un président en exercice. Il est réélu en 2019.
Un bilan contrasté à la tête du pays
Promettant de combattre la corruption et Boko Haram, il marque quelques succès initiaux, dont la libération partielle des « girl » de Chibok. Malgré les espoirs, l’insécurité s’est aggravée avec l’expansion des groupes islamistes, des kidnappings et des tensions séparatistes. Le Nigeria est plongé en récession à deux reprises, frappé par la chute des prix du pétrole, une inflation galopante et une pénurie de devises.
Ses fréquents séjours médicaux à Londres ont alimenté des polémiques et inquiété l’opinion publique quant à sa gouvernance. Le Nigeria s’apprête à l’enterrer dans son pays natal, sans doute à Daura ou Abuja. L’actuel gouvernement dirigera sans doute le cérémonial d’État.
