Au Niger, le général Abdourahamane Tiani n’a certainement pas pu retenir ses larmes. Face à la nouvelle des dizaines de soldats tombés à Eknewane, le chef de la transition nigérienne a mesuré l’ampleur d’une tragédie nationale.
Eknewane, un bastion jihadiste stratégique
Le Niger est à nouveau endeuillé par une attaque jihadiste d’une rare violence. Dimanche dernier, à Eknewane, dans la région de Tahoua, des éléments du Bataillon de renseignement et de surveillance (BRS) ont été la cible d’une offensive meurtrière menée par l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Le dernier bilan fait état d’au moins 50 soldats tués. Cette attaque s’inscrit dans une série d’actions récurrentes menées dans cette zone frontalière avec le Mali, théâtre d’une instabilité persistante depuis une décennie.
Dimanche, les forces spéciales nigériennes ont essuyé une lourde défaite à Eknewane, localité située au nord-ouest de Tillia, à la frontière malienne. Cette zone, connue pour être un repaire historique des combattants de l’EIGS, a de nouveau été frappée. Selon des sources sécuritaires, les jihadistes ont lancé une attaque coordonnée contre une position tenue par le BRS, une unité d’élite formée par les forces spéciales allemandes. Le bilan humain est lourd : 58 soldats ont péri, et des pertes matérielles considérables sont également à déplorer.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle tragédie survient à Eknewane. En septembre 2024, la même base militaire avait été visée, entraînant la mort de 38 soldats. Cette répétition dramatique confirme la vulnérabilité de la zone, où les forces nigériennes semblent régulièrement prises en embuscade. L’EIGS, très actif dans cette vallée, continue de s’y renforcer malgré les efforts militaires engagés.
Cette attaque survient alors que le Niger, déjà confronté à de nombreuses menaces sécuritaires au nord et à l’ouest, cherche à stabiliser des zones de conflit chronique.
