Depuis le coup d’État de juillet 2023, le président nigérien Mohamed Bazoum est détenu au palais présidentiel par la junte dirigée par le général Abdourahamane Tchiani. Les négociations en vue de sa libération sont actuellement au cœur des préoccupations, avec le président togolais Faure Gnassingbé en tant que médiateur. Selon certaines sources, la junte militaire pose plusieurs conditions pour la libération de Bazoum.
Conditions draconiennes des militaires
Le pouvoir militaire au Niger, conduit par le général Abdourahamane Tiani émet des conditions strictes pour libérer Mohamed Bazoum. Une des demandes essentielles est que Bazoum ne se proclame pas président une fois libéré. Cette condition reflète l’inquiétude de la junte quant à la possible reconnaissance de Bazoum comme seul président légitime du Niger par ses soutiens au sein de la Cedeao. Ces conditions, d’après des informations d’Africa Intelligence, sont au cœur des négociations en cours.
Les relations entre la junte et la Cedeao sont tendues. La junte insiste pour que Bazoum demeure au Niger après sa libération, craignant qu’il puisse agir contre les autorités de transition depuis une capitale voisine avec le soutien de certains chefs d’État ouest-africains. En revanche, la Cedeao souhaite que l’ancien président quitte Niamey afin d’être libre de ses mouvements. Cette divergence d’opinions crée des obstacles significatifs aux négociations. Il faut aussi noter que du fait que jusqu’à présent, Mohamed Bazoum n’ait pas signé une lettre de renoncement au pouvoir, inquiète aussi les nouvelles autorités.
Plusieurs discussions sont prévues dans les prochains jours pour résoudre ces différends épineux. La libération de Bazoum d’ici mars est envisagée, mais les conditions posées par la junte et les préoccupations de la Cedeao rendent le processus complexe. Des sources indiquent que le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, accompagné de son homologue sierra-léonais Timothy Musa Kabba, se rendra à Niamey le 25 janvier 2024 pour poursuivre les pourparlers dans le cadre de la mission de bons offices menée par Lomé.
Rappelons que le fils du président déchu ainsi que son épouse ont été libérés par les autorités.