Le coup d’État survenu au Niger le 26 juillet 2023 a entraîné une réaction rapide et sévère de la part de l’Union africaine (UA), qui a suspendu le pays de toutes ses activités et institutions le 14 août 2023. Cette décision, qui a été prise à l’unanimité par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, a des implications profondes non seulement pour le Niger mais aussi pour la stabilité de toute la région de l’Afrique de l’Ouest.
Les implications diplomatiques et stratégiques
« Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine décide de suspendre immédiatement le Niger de toutes les activités de l’Union » ; «Nous appelons les États membres de l’Union à s’abstenir de toute action qui donnerait une légitimité au régime illégitime au Niger» ; «Nous affirmons notre entière solidarité avec la CEDEAO pour son engagement en faveur du rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel au Niger ».
La suspension du Niger par l’UA a immédiatement isolé le pays sur la scène diplomatique africaine. Cette décision a été prise en solidarité avec la CEDEAO, qui s’est engagée à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Les relations bilatérales entre le Niger et les autres États membres de l’UA sont désormais en jeu, ce qui pourrait avoir des conséquences sur des initiatives régionales cruciales. Le Niger a été un partenaire clé dans des efforts tels que la lutte contre le terrorisme et la migration irrégulière. Sa suspension risque de créer un vide stratégique, rendant ces initiatives moins efficaces et potentiellement compromettant la sécurité régionale. De plus, le Niger pourrait perdre des opportunités de financement et de développement, exacerbant ainsi les défis socio-économiques auxquels le pays est déjà confronté.
Les répercussions sur la stabilité régionale et la gouvernance
Le Niger est un membre actif du G5 Sahel, une initiative régionale visant à combattre l’extrémisme violent. Sa suspension de l’UA pourrait affaiblir cette initiative et exacerber les tensions régionales. En outre, cette décision crée un précédent pour la manière dont l’UA et d’autres organisations régionales peuvent réagir aux crises politiques et aux coups d’État. Cela pourrait avoir des implications à long terme pour la gouvernance et la stabilité dans d’autres pays africains. La suspension soulève également des questions sur l’efficacité de l’UA en tant qu’organe de gouvernance régionale. Si l’UA est incapable de gérer efficacement de telles crises, cela pourrait remettre en question sa légitimité et son rôle en tant que force stabilisatrice en Afrique.