Le mariage entre cousins germains est une pratique courante dans plusieurs communautés à travers le monde, notamment dans certaines régions d’Asie du Sud et en Europe. Cependant, des études récentes soulignent des risques sanitaires pour les enfants issus de ces unions. Une étude menée à Bradford, au Royaume-Uni, révèle que les enfants de cousins germains présentent un taux plus élevé de problèmes de santé, une situation préoccupante pour de nombreuses familles.
Les dangers sanitaires des mariages entre cousins : des statistiques alarmantes
La recherche de l’Université de Bradford, qui suit plus de 13 000 enfants depuis 2007, met en lumière des résultats inquiétants. Selon les chercheurs, les enfants issus de mariage entre cousins germains sont plus susceptibles de souffrir de troubles de la parole, de problèmes de santé génétiques et de visites fréquentes chez le médecin. Les résultats montrent qu’un enfant de cousins germains a 11 % de chances d’être observé avec des problèmes de langage, contre seulement 7 % pour les enfants de parents non apparentés. De plus, ces enfants sont 54 % à atteindre un « bon stade de développement » à 5 ans, comparé à 64 % des autres enfants.
Cette étude va au-delà des maladies récessives telles que la fibrose kystique ou la drépanocytose, qui sont associées à la consanguinité. Les chercheurs ont également constaté que les enfants de cousins germains ont un tiers de visites supplémentaires chez leur médecin, un indicateur d’une santé plus fragile. Ces statistiques révèlent que même les enfants qui ne présentent pas de troubles génétiques connus pourraient être affectés par les conséquences du mariage entre cousins.
La consanguinité : un facteur de risque plus large que prévu
L’étude de Bradford va à la rencontre des idées reçues sur la consanguinité, en démontrant que les effets négatifs ne se limitent pas uniquement aux maladies récessives. Les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique pour éliminer les variables sociales et économiques, telles que la pauvreté ou l’éducation des parents. Même après avoir ajusté ces facteurs, les résultats sont restés alarmants. Les enfants issus de mariages consanguins montrent des signes de développement moins favorables dans plusieurs domaines.
Neil Small, professeur à l’Université de Bradford et auteur de l’étude, insiste sur l’importance de cette recherche pour mieux comprendre les conséquences de la consanguinité sur la santé des enfants. Il suggère que ces données pourraient permettre de cibler des interventions médicales et éducatives adaptées pour prévenir ces risques et améliorer la prise en charge des enfants issus de ces unions.
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