Le rap ivoirien est souvent animé par des rivalités, mais un événement récent au Nigeria a bouleversé les attentes. Himra, Didi B et Suspect 95, trois figures majeures du mouvement, se sont retrouvés dans un même cadre, au sein d’un stage musical. Ce qui aurait pu raviver des tensions s’est finalement transformé en un moment marquant pour la musique ivoirienne.
Un séjour sous haute tension ?
Lors de ce stage musical organisé au Nigeria, les trois artistes ont été logés dans le même hôtel. Un détail qui aurait pu envenimer les choses, tant les tensions dans le rap game ivoirien sont fréquentes. Pourtant, tout s’est déroulé sans accroc. Gabin Bao, acteur culturel et facilitateur de l’événement, l’explique : « Ils étaient dans le même hôtel, mais ne se croisaient pas forcément. Chacun avait son propre programme ».
Loin d’être un simple séjour, cette expérience a permis aux artistes ivoiriens de collaborer avec certains des plus grands beatmakers africains, notamment ceux ayant travaillé avec Davido. Une opportunité rare qui a vite pris le pas sur toute forme de rivalité.
De l’improvisation à des collaborations inattendues
L’énergie créative du stage a été si intense que des morceaux ont vu le jour sans même être planifiés. « Ils ont créé des morceaux spontanément, sans que cela soit prévu par l’organisation. », affirme Gabin Bao. L’inspiration, dopée par le cadre et l’émulation artistique, a conduit à des featurings inédits entre artistes qui, jusque-là, évoluaient dans des sphères distinctes.
Mais au-delà de la musique, une leçon a été retenue. Loin des clashs et des oppositions, Himra, Didi B et Suspect 95 ont su privilégier l’essentiel : représenter la Côte d’Ivoire au plus haut niveau. « Ils savaient qu’ils étaient là pour défendre les couleurs de la Côte d’Ivoire. Leur professionnalisme a pris le dessus sur les tensions », souligne Gabin Bao.
