Le 6 décembre 2023, le président béninois Patrice Talon a signé un décret présidentiel accordant une grâce présidentielle à certaines personnes détenues et condamnées. Selon le document obtenu par Olofofo, cette grâce, qui dispense ces individus de l’exécution de peines privatives de liberté, est accompagnée de conditions strictes.
Les critères de sélection
Le décret précise que la grâce présidentielle s’applique aux personnes détenues et condamnées à des peines criminelles ou correctionnelles par une décision devenue définitive des cours ou tribunaux de la République du Bénin au 31 juillet 2023. Cependant, une condition singulière est imposée aux personnes condamnées pour des faits d’escroquerie en tontine, de détournement de deniers publics, ou pour des infractions ayant mis en péril les intérêts de l’État. Elles ne bénéficieront de cette grâce que si elles remboursent la totalité des sommes détournées ou mises en péril, et paient les amendes ainsi que les frais de justice.
Les exclusions sélectives
Bien que la grâce présidentielle soit un geste de clémence, elle exclut un certain nombre de condamnations pour des infractions graves. Les catégories d’infractions exclues sont variées, que sont : l’assassinat, blanchiment de capitaux, chasse illégale, complot contre la sûreté de l’État, coups et blessures volontaires et autres violences sur mineurs, détention ou mise en circulation de faux billets de banque, détention, usage et trafic de stupéfiants, empoissonnement, escroquerie en bandes organisées, escroquerie via internet, évasion, exercice illégal de la médecine suivi d’homicide involontaire, infections cybernétiques, infractions relatives au foncier, infanticide, parricide, trafic ses êtres humains, viol et agressions sexuelles, violences faites aux femmes et vol d’automobiles.