L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a mis fin à sa grève de la faim qui a duré plus d’un mois, le samedi 2 septembre 2023. Cette décision a suscité de nombreuses questions notamment les raisons ayant poussé Sonko à prendre cette décision, alors que plusieurs fois, il s’y est opposé.
Annonce de la suspension de la grève de faim
Ousmane Sonko avait entamé sa grève de la faim peu de temps après son arrestation en juillet 2023 pour protester contre son arrestation et les charges portées contre lui. Selon ses avocats, cette grève lui a causé des troubles sanitaires graves. Après plus de 30 jours sans manger, El Malick Ndiaye, Secrétaire à la communication de l’ex Pastef, a annoncé que Sonko avait décidé de suspendre sa grève. Cette décision a été accueillie avec soulagement mais aussi avec beaucoup de questions, notamment sur les raisons qui ont conduit à cette décision.
Les raisons de la suspension de la grève de faim
Selon un membre de l’entourage de Ousmane Sonko, il a « accédé à la demande du khalife » général Serigne Mountakha Mbacké, le Khalife général des mourides. Le 22 août, le khalife des mourides avait reçu à Touba une délégation de la coalition Yewwi Askan Wi à laquelle appartient Sonko. Il lui avait demandé de transmettre à l’opposant un appel pour qu’il recommence à s’alimenter. Plusieurs appels, notamment de chefs religieux très influents au Sénégal, ont été lancés ces derniers jours pour que Ousmane Sonko arrête sa grève de la faim. Un autre avocat de M. Sonko, Ciré Clédor Ly, a cité « deux raisons » expliquant la décision de son client. « Il ne pouvait pas rester insensible à l’appel de millions de personnes que cette suspension soulage ». En outre, « il n’a jamais été dans une tendance suicidaire, il ne fallait pas qu’il épuise ses organes vitaux. Il était donc indiqué qu’il suspende » sa grève de la faim.
Notons que récemment, une centaine de soignants ont mis en garde Ousmane Sonko contre les risques associés à la grève de la faim. Ils ont indiqué que la durée moyenne de résistance à une telle grève est de 45 à 65 jours. Passé ce délai, les risques pour la santé deviennent extrêmement graves, y compris des dommages irréversibles aux organes et même la mort.