La Chine accueille à Pékin des dirigeants africains pour un sommet décisif sur la coopération économique. Le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), une rencontre triennale cruciale pour les relations entre l’Afrique et la Chine, attire une attention particulière en raison des vastes investissements de Pékin sur le continent. Cependant, un absent de taille, le roi Mswati III d’Eswatini, souligne les enjeux diplomatiques complexes qui entourent cette rencontre. Le monarque a décliné l’invitation de Pékin en raison de ses liens diplomatiques avec Taïwan.
La Chine : premier investisseur en Afrique
Depuis quelques années, la Chine s’est imposée comme le premier investisseur en Afrique, prenant la tête des relations commerciales et économiques avec le continent. En 2009, la Chine a dépassé les autres puissances économiques pour devenir le premier partenaire commercial de l’Afrique, injectant des milliards de dollars dans des projets d’infrastructures tels que des routes, des chemins de fer et des ports, ainsi que dans des parcs industriels et des mines. Cette expansion économique chinoise a positionné le pays comme un acteur incontournable du développement africain, à une époque où de nombreuses nations africaines cherchent à diversifier leurs partenaires économiques et à attirer des investissements étrangers pour stimuler leur croissance.
Le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) est un pilier de la diplomatie chinoise en Afrique. Tenu tous les trois ans, le sommet alterne entre la Chine et un pays africain hôte. En 2021, le Sénégal avait eu l’honneur d’accueillir cet événement stratégique. Cette année, Pékin se prépare à accueillir de nombreux chefs d’État et de gouvernement africains jusqu’à vendredi, offrant une plateforme pour renforcer les relations bilatérales et multilatérales, et pour discuter des opportunités de coopération future.
Absence notable : Le cas de l’Eswatini
Cependant, l’absence du roi Mswati III de l’Eswatini, anciennement connu sous le nom de Swaziland, a suscité l’intérêt et les interrogations. L’Eswatini est le seul des 54 pays africains à ne pas participer au Focac cette année. La raison de cette absence est claire : l’Eswatini maintient des liens diplomatiques avec Taïwan, un territoire que la Chine considère comme une province rebelle. Depuis 1949, Taïwan fonctionne comme un État séparé avec son propre gouvernement et ses propres institutions, bien qu’il ne soit pas reconnu par les Nations Unies comme un État indépendant. Pour la Chine, la participation au Focac des pays entretenant des relations diplomatiques avec Taïwan est inacceptable.
La situation avec l’Eswatini met en lumière les enjeux diplomatiques complexes auxquels l’Afrique est confrontée en naviguant entre ses intérêts économiques et ses alliances politiques. Taïwan, bien que non reconnu comme un État souverain par la majorité des pays et des institutions internationales, maintient des relations diplomatiques avec 12 nations, y compris les États-Unis et l’Eswatini. Ce lien diplomatique avec Taïwan place le roi Mswati III dans une position délicate, l’obligeant à choisir entre l’opportunité économique que représente la participation au Focac et la fidélité à un allié diplomatique de longue date.