Le Sénégal s’apprête à vivre un débat politique majeur alors que deux grandes figures de la scène politique, Ousmane Sonko et Amadou Ba, se préparent à échanger sur les questions économiques et financières du pays. Cette confrontation intervient dans un contexte tendu à l’approche des élections législatives prévues le 17 novembre 2024. L’invitation de Sonko, Premier ministre du Sénégal et président du parti Pastef, à un débat public a été lancée à Amadou Ba, ancien Premier ministre sous Macky Sall, par le biais d’un tweet le lundi 21 octobre. Ce débat, qui s’annonce intense, captivera sans aucun doute l’attention des Sénégalais.
L’appel au débat d’Ousmane Sonko et la réponse d’Amadou Ba
Ousmane Sonko a profité de la réapparition publique d’Amadou Ba pour l’inviter à un face-à-face sur la situation économique du pays. Après une période de relative discrétion, Amadou Ba est revenu sur le devant de la scène en tenant une conférence de presse en préparation des législatives. À cette occasion, Sonko s’est félicité du retour de son ancien mentor et a lancé une invitation claire à débattre. « Enfin, les choses bougent. Monsieur Amadou Ba a décidé de sortir de l’ombre », a-t-il déclaré sur Twitter, tout en critiquant le soutien médiatique dont bénéficie son adversaire.
La réponse d’Amadou Ba n’a pas tardé à arriver. Dans la matinée du jeudi 24 octobre, l’ancien Premier ministre a annoncé sur son compte X (anciennement Twitter) qu’il acceptait l’invitation à ce débat public, affirmant être prêt à défendre son bilan face à son ancien élève de l’École Nationale d’Administration. Cet échange, désormais très attendu, promet de mettre en lumière deux visions opposées de la gestion économique du Sénégal.
Les hostilités déjà lancées par Ousmane Sonko
Suite à l’acceptation du débat par Amadou Ba, Ousmane Sonko n’a pas tardé à préparer le terrain pour ce face-à-face. Sur sa page Facebook, Sonko s’est dit satisfait de cette réponse, tout en déplorant que Ba ait attendu l’ombre d’une interdiction de la Commission Nationale de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) pour accepter le défi. Il a également dénoncé ce qu’il appelle des « conditionnalités » posées par son adversaire, assurant que son camp n’imposait aucune condition pour ce débat.
Sonko a annoncé que le jour du débat, il présenterait des preuves solides pour démontrer les défaillances de gestion de l’ancien Premier ministre. Selon lui, des documents officiels, dont certains rapportent les erreurs commises par Amadou Ba, seront mis à la disposition du peuple sénégalais pour appuyer ses propos. Il a comparé les erreurs de gestion de Ba à des « rayures de zèbre », promettant de rendre les faits aussi évidents et criards que possible.
« Je me réjouis de l’acceptation annoncée par M. Amadou BA du débat auquel je l’ai convié. Je suis étonné qu’il ait attendu des rumeurs d’interdiction du débat par le CNRA pour donner une réponse somme toute timorée, et enrobée de conditionnalités et dérobades, comme à son habitude. Les éventuelles lacunes du code électoral ou de la loi sur le CNRA avec des dispositions obsolètes quant à l’organisation des débats à l’occasion des élections au Sénégal, ne sauraient constituer un obstacle dirimant à sa tenue. Nous n’avons posé aucune condition à M. Amadou Ba, qu’il en fasse de même. Chacun présentera ses arguments au peuple sénégalais le jour J, et je puis vous promettre, que les stigmates de mauvaise gestion de l’ancien Premier ministre seront aussi criards que les rayures d’un zèbre. Tout est référencé, sourcé et renseigné à partir de documents officiels irréfutables (y compris des rapports qui l’ont mis en cause) et sera mis à la disposition du peuple sénégalais », a écrit Ousmane Sonko sur X.