Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville d’Agadez, située au nord du Niger, fait face à une menace grandissante. Les inondations qui frappent la région représentent un danger sérieux pour la cité historique, connue pour ses richesses culturelles et touristiques, dont la célèbre mosquée d’Agadez, construite au XVIe siècle, et ses maisons en terre ocre. Ces intempéries, particulièrement destructrices, risquent de compromettre l’intégrité de ces monuments, fragilisant ainsi l’un des trésors culturels les plus précieux du Niger.
Des conséquences désastreuses pour le tourisme
Le secteur touristique d’Agadez est un pilier essentiel de l’économie locale. La cité attire chaque année des visiteurs en quête de découvertes historiques et culturelles, fascinés par l’architecture unique de la ville et ses ruelles sinueuses. Cependant, avec les récentes inondations, les habitants et les autorités locales craignent des impacts irréversibles sur cette activité.
Le muezzin de la mosquée d’Agadez, Mahamat Souleymane, sonne l’alarme : « La ville touristique se meurt ». Selon lui, l’absence d’un système de drainage des eaux adéquat est l’une des causes majeures de cette dégradation. Alors que certains quartiers sont équipés de canaux de drainage, ceux-ci sont aujourd’hui inefficaces et aggravent même la situation en refoulant les eaux vers la ville, provoquant de nouvelles inondations.
Un patrimoine historique en danger
Outre les pertes économiques liées à la baisse de l’activité touristique, les inondations menacent directement le patrimoine historique d’Agadez. Des maisons sont submergées, et d’autres s’effondrent sous la pression des eaux. Cette situation risque de défigurer durablement la ville, qui est un témoignage architectural unique en Afrique de l’Ouest.
Les dégâts sont déjà considérables. Des bâtiments historiques, y compris des mosquées, sont affectés. Leur affaissement progressif laisse entrevoir un avenir incertain pour ce joyau du patrimoine nigérien. Si aucune mesure n’est prise, les conséquences pourraient être dramatiques pour la préservation de ce site, classé par l’UNESCO. Le Niger a été durement touché par les inondations cette année. Selon les autorités, le pays a enregistré plus de 217 morts, 200 blessés et près de 350 000 personnes sinistrées. Ces intempéries, qui se multiplient ces dernières années, aggravent la situation déjà précaire du pays en matière d’infrastructures et de services de base.
À Agadez, la situation est d’autant plus préoccupante que la ville ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour faire face à ce type de catastrophe naturelle. Les systèmes de drainage, pourtant essentiels pour éviter l’accumulation d’eau dans la ville, sont vétustes ou inexistants dans certaines zones.