Lors de la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État malien et porte-parole du gouvernement, a vivement critiqué l’Algérie. Le représentant malien a accusé l’Algérie d’ingérence dans les affaires intérieures de son pays, tout en affirmant que des terroristes étaient hébergés par les autorités algériennes.
Des tensions accrues entre le Mali et l’Algérie
Les accusations du Mali contre l’Algérie, font suite à une déclaration du représentant algérien à l’ONU, qui avait dénoncé les frappes de drones ayant touché la localité frontalière de Tinzaouatène, causant des victimes civiles. Ces frappes seraient survenues après une défaite des forces maliennes et de leurs alliés russes face aux rebelles touaregs dans cette région.
Le colonel Abdoulaye Maïga n’a pas mâché ses mots, reprochant aux diplomates algériens de soutenir des groupes terroristes. Il a également profité de l’occasion pour critiquer l’Accord d’Alger, qui avait pour but de ramener la paix au Mali, mais que le gouvernement malien considère désormais comme caduc. « L’accord est bel et bien mort », a-t-il déclaré.
Des alliances maliennes réaffirmées
Au-delà des tensions avec l’Algérie, le représentant malien a tenu à souligner les alliances stratégiques de son pays dans la lutte contre le terrorisme, mentionnant la Russie, la Chine, la Turquie et l’Iran comme alliés dans cette guerre. Il a également dénoncé l’Ukraine pour son rôle présumé dans une attaque terroriste contre le Mali, accusant ce pays de violer la Charte des Nations Unies.
Le Mali, depuis la fin de l’Accord d’Alger en janvier 2024, cherche à réaffirmer sa souveraineté et à s’appuyer sur de nouveaux partenariats internationaux. Le soutien militaire de la Russie, notamment via la présence de mercenaires du groupe Wagner, a été déterminant dans la stratégie malienne de lutte contre les groupes terroristes.
Le Maroc tend la main à ses voisins sahéliens
En marge de l’Assemblée générale, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, a invité ses homologues sahéliens à un déjeuner de travail. Le chef de la diplomatie marocaine a rencontré les ministres des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ainsi que celui du Tchad.
Selon un communiqué de la diplomatie marocaine, les discussions ont porté sur l’initiative visant à faciliter l’accès des États sahéliens à l’océan Atlantique, une démarche initiée par le roi du Maroc pour renforcer la coopération diplomatique et commerciale dans la région. Le Maroc s’efforce ainsi de jouer un rôle majeur dans les affaires sahéliennes, en se positionnant comme un pont entre l’Afrique de l’Ouest et le monde.