Le ministère de l’Intérieur sénégalais refuse de rétablir l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales, l’empêchant ainsi d’être candidat à l’élection présidentielle de 2024. Une réponse controversée à la demande de la commission électorale nationale autonome (CENA).
Les espoirs de rétablissement
La crise politique au Sénégal connaît un nouveau rebondissement alors que le ministère de l’Intérieur a rejeté la demande de la commission électorale nationale autonome (CENA) visant à rétablir Ousmane Sonko, un opposant politique, sur les listes électorales. Cette décision a pour effet de priver Sonko de sa candidature à l’élection présidentielle prévue pour 2024.
Le ministère de l’Intérieur justifie sa décision par la condamnation de l’opposant dans une affaire de mœurs en juin, pour laquelle il a été condamné par contumace. Cette condamnation a été utilisée pour justifier sa radiation des listes électorales. Ousmane Sonko, qui est en détention depuis fin juillet sous d’autres chefs d’accusation, crie au complot visant à l’écarter de la présidentielle.
Une décision judiciaire récente a pourtant ordonné le rétablissement de Ousmane Sonko sur les listes électorales. La commission électorale nationale autonome (CENA) a demandé par la suite à la direction générale des élections (DGE) de rétablir Ousmane Sonko sur les listes électorales et de lui fournir les formulaires de parrainage.
La DGE a répondu en affirmant qu’elle n’avait pas la compétence nécessaire pour agir sur le fichier électoral, mais n’a pas précisé qui devrait avoir cette compétence. Cette réponse a suscité des interrogations et de la frustration, car elle n’apporte pas de solution claire au problème.
La voie légale contestée
Les avocats d’Ousmane Sonko ont également contesté le refus du ministère de l’Intérieur de lui délivrer les formulaires de parrainage devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette juridiction régionale se donne jusqu’au 6 novembre pour trancher les litiges liés à cette affaire.
La crise politique au Sénégal, en cours depuis deux ans et demi, soulève des questions concernant la démocratie et l’équité dans le processus électoral. L’opposition et les partisans d’Ousmane Sonko dénoncent des manœuvres visant à le priver de son droit de se présenter à l’élection présidentielle. Dans un contexte politique déjà tendu, cette situation risque d’ajouter de nouvelles tensions à l’approche de l’élection de 2024.
La décision de la CEDEAO sera cruciale pour la direction que prendra cette crise. En attendant, la situation reste tendue, et l’avenir politique d’Ousmane Sonko reste incertain. La question qui se pose est de savoir si le Sénégal sera en mesure de résoudre ce différend politique et d’organiser des élections justes et transparentes en 2024.