Nigeria : Boko Haram a encore fait des dizaines de victimes dans le pays

0
194

Une nouvelle attaque sanglante secoue le nord-est du Nigeria. Au moins 81 personnes ont été tuées et plusieurs autres portées disparues après une attaque menée par des membres présumés du groupe jihadiste Boko Haram dans le village de Mafa, dans l’État de Yobe. L’attaque, survenue dimanche 1er septembre, s’ajoute à une série de violences continues qui ravagent la région depuis plus d’une décennie.

Le déroulement de l’attaque

L’attaque a eu lieu dans l’après-midi du 1er septembre, lorsque environ 150 membres présumés de Boko Haram ont pris d’assaut le village de Mafa à moto, armés de fusils et de grenades. Selon les autorités locales, cette attaque aurait été menée en représailles à l’assassinat de deux membres de Boko Haram par des groupes d’autodéfense du village. Les jihadistes accusent depuis longtemps les habitants de Mafa de complicité avec l’armée nigériane dans sa lutte contre leur insurrection.

Abdulkarim Dungus, porte-parole de la police du Nigeria, a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) que les assaillants ont tué de nombreuses personnes et incendié de nombreux magasins et maisons. La situation à Mafa est restée chaotique et marquée par la confusion et la peur après l’attaque.

Un bilan humain dévastateur

Bulama Jalaluddeen, porte-parole du président du gouvernement local de Tarmuwa, a rapporté à l’AFP qu’au moins 81 personnes avaient été tuées dans cette attaque. Sur ce nombre, 34 corps ont été enterrés à Babbangida, le siège du gouvernement local, et 30 autres restent à Mafa. Quinze corps supplémentaires avaient déjà été inhumés par leurs proches avant l’arrivée des forces de sécurité. La police de l’État de Yobe n’a pas encore communiqué de bilan officiel, mais les autorités locales estiment que le nombre de victimes pourrait être encore plus élevé, notamment en raison de l’éloignement et de l’accès limité à certains villages voisins affectés par l’attaque.

Les violences menées par Boko Haram dans cette région ne sont pas un phénomène nouveau. Fin octobre 2023, la police, avec l’aide de villageois, avait tué plusieurs jihadistes près du village de Kayayya, après que les habitants eurent reçu plusieurs menaces. En représailles, les membres de Boko Haram avaient tué 37 personnes en deux jours, dont 20 revenaient des funérailles des victimes de la veille. Cette nouvelle attaque semble suivre un schéma similaire, où les représailles et la violence sont perpétuées sans fin.

« Nous pensons qu’il s’agit de représailles concernant l’assassinat de deux terroristes de Boko Haram par des groupes d’autodéfense du village », a confirmé Abdulkarim Dungus. Les jihadistes semblent déterminés à faire payer les populations locales pour toute collaboration avec les forces gouvernementales.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici