Le gouvernement malien a déclaré la fin de l’accord d’Alger, un accord signé en 2015 avec la communauté internationale dans le but de mettre fin à la crise qui secoue le Mali depuis plusieurs années. Cette annonce, faite ce jeudi 25 janvier 2024, soulève des interrogations quant aux raisons de cette décision radicale. Le Mali évoque des actes d’hostilité de la part de l’Algérie, parmi d’autres motifs graves.
Les motifs de la fin de l’accord
Le communiqué officiel émis par le gouvernement malien met en lumière trois raisons majeures qui ont conduit à la décision de mettre un terme à l’accord d’Alger. Tout d’abord, le changement de posture de certains groupes signataires de l’accord, qui sont désormais qualifiés d’acteurs terroristes et font face à des poursuites judiciaires au Mali. Ce revirement a ébranlé les fondements mêmes de l’accord initial.
En second lieu, le gouvernement malien pointe du doigt l’incapacité de la médiation internationale à garantir le respect des obligations qui incombent aux groupes armés signataires de l’accord. Cette critique met en lumière des lacunes dans le suivi et la mise en œuvre des engagements pris par les différentes parties.
Enfin, les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes sont cités comme la troisième raison justifiant la fin de l’accord d’Alger. L’Algérie, en tant que chef de file de la médiation, aurait adopté des positions hostiles.
La décision de mettre fin à l’accord d’Alger révèle une profonde frustration de la part du gouvernement malien face aux évolutions négatives constatées depuis la signature de l’accord en 2015, selon les autorités.
Les tensions entre le Mali et l’Algérie ont commencé en décembre 2023 avec le rappel des ambassadeurs des deux pays. Il y a deux semaines, les deux diplomates ont rejoint leur poste respectif, après un retour au calme. Mais visiblement tout n’était pas conclu. Les autorités maliennes indiquent avoir « constaté l’inapplicabilité́ absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issue du processus d’Alger, et par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat ».