Le président du Nigeria, Bola Tinubu, est en France depuis le mercredi 27 novembre 2024 pour une visite d’État historique. Cette rencontre, la première d’un président nigérian depuis celle d’Olusegun Obasanjo en 2000, vise à renforcer les liens économiques, culturels et sécuritaires entre les deux nations.
Une visite marquée par l’économie et les échanges commerciaux
L’un des moments clés de cette visite est la réunion du Conseil d’affaires franco-nigérian, tenue ce jeudi matin à l’Élysée, en présence des deux chefs d’État. Cet organisme, qui regroupe une vingtaine d’entreprises françaises et nigérianes, a pour ambition de dynamiser les investissements dans des secteurs d’avenir tels que les énergies vertes, les transports durables, les industries culturelles et l’agro-industrie. Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte où le commerce bilatéral entre les deux pays reste le plus important de l’Afrique subsaharienne, malgré la prédominance de quelques grands acteurs comme Total.
Le Nigeria, première puissance économique du continent, espère convaincre davantage d’entreprises françaises de revenir s’implanter sur son territoire. Les entreprises françaises, nombreuses à s’être retirées dans les années 1990 en raison des crises politiques, pourraient profiter de l’amélioration progressive du climat des affaires sous l’impulsion de Bola Tinubu.
La sécurité au cœur des discussions
Outre l’économie, la question de la sécurité reste essentielle dans les échanges. Le Nigeria, confronté à une grave crise sécuritaire liée à l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée et à la menace des groupes jihadistes dans le nord du pays, bénéficie déjà du soutien de la France. Cet appui se matérialise par une aide à la marine et à la police nigérianes, ainsi que par un financement de la Force multinationale mixte, engagée dans la lutte contre Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest. Cette visite offre l’opportunité d’approfondir ces partenariats stratégiques, tout en renforçant la coopération dans des domaines clés comme l’agriculture, l’éducation et la formation. Pour un pays où 70 % de la population est âgée de moins de 30 ans, ces initiatives sont cruciales pour répondre aux défis liés à l’emploi et à la pauvreté.
Perçue comme un « honneur » au Nigeria, cette visite d’État suscite de nombreux espoirs. Pour les observateurs locaux, elle symbolise non seulement le renouveau des relations avec la France, mais aussi la possibilité d’un retour significatif des investisseurs étrangers. Alors que près de 129 millions de Nigérians vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, les résultats de ces discussions pourraient marquer un tournant décisif pour la première puissance démographique et économique de l’Afrique. En resserrant les liens avec la France, Bola Tinubu espère ainsi consolider les bases d’un développement durable et inclusif pour son pays.