Scène choquante au Mexique. Ce mardi 4 novembre, la présidente Claudia Sheinbaum a été victime d’une agression sexuelle en plein bain de foule dans les rues de Mexico. Alors qu’elle saluait des citoyens, un homme a tenté de l’embrasser de force et lui a touché la poitrine. L’agresseur a été immédiatement interpellé, mais cet incident, filmé et partagé massivement sur les réseaux sociaux, suscite une vive indignation dans le pays.
Une agression filmée en direct, la sécurité pointée du doigt
D’après les journaux El Pais, El Universal et ABC, l’agresseur s’est faufilé entre les partisans pour approcher la présidente mexicaine. Les images montrent l’homme agrippant Claudia Sheinbaum par le buste et tentant de lui imposer un baiser, avant que celle-ci ne se dégage, tout en gardant son sang-froid et son sourire forcé. Quelques secondes plus tard, les agents de sécurité interviennent, mais leur réaction tardive pose question. « La réaction tardive de l’équipe de Sheinbaum (…) a une fois de plus mis l’accent sur le niveau de protection autour de la présidente, dans un pays encore choqué par l’assassinat du maire Carlos Manzo », souligne El Pais.
Selon le registre fédéral d’arrestation, l’auteur présumé de l’agression a été placé entre les mains du parquet spécialisé dans les crimes sexuels. Le procureur de Mexico a annoncé que le suspect devrait être poursuivi pour harcèlement et abus sexuels, des charges punies par l’article 260 du Code pénal fédéral, qui interdit tout acte sexuel sans consentement, incluant « des attouchements corporels ou obscènes ».
Un acte qui ravive le débat sur les violences de genre
L’incident met en lumière un problème persistant au Mexique : les violences sexuelles à l’égard des femmes, y compris dans les lieux publics. En réaction, plusieurs institutions officielles, dont le Secrétariat à la condition féminine, ont publié un communiqué ferme : « Malheureusement, aucune femme n’est à l’abri du harcèlement sexuel dans notre pays, c’est pourquoi nous travaillons quotidiennement pour le combattre ».
Elles rappellent que ces gestes ne sont pas des incivilités, mais des crimes passibles de poursuites, et appellent les citoyens à dénoncer systématiquement ces comportements afin de provoquer un réel changement culturel. « Il est essentiel que les hommes comprennent que ce type d’acte non seulement viole les femmes, mais constitue aussi un crime », ajoute le texte. Élue le 3 juin 2024, Claudia Sheinbaum est la première femme présidente du Mexique, symbole d’avancées historiques dans un pays longtemps marqué par les violences machistes. Mais ce nouvel épisode montre que même la plus haute représentante de l’État n’est pas épargnée.
Pour de nombreuses militantes féministes, cette agression, aussi brève soit-elle, est une piqûre de rappel : aucune victoire politique ou symbolique n’efface d’un coup l’insécurité quotidienne vécue par des millions de femmes. L’affaire devrait désormais se jouer sur le terrain judiciaire — et dans l’opinion publique, déjà en ébullition.
