Le pape François a exprimé lors d’une récente conversation privée avec des jésuites en Hongrie que les agresseurs sexuels, bien que méritant d’être condamnés et punis, sont également des enfants de Dieu qui ont besoin de l’amour chrétien et de la pastorale. Ces commentaires ont été publiés dans la revue jésuite italienne Civilta Cattolica ce mardi 9 mai 2023 et marquent une nouvelle prise de position du pape sur les scandales d’abus qui ont secoué l’Église.
L’amour de l’ennemi : une approche délicate face aux agresseurs sexuels qui doit être prise en compte selon le pape François
Le pape François a récemment réaffirmé son engagement à lutter contre les abus sexuels au sein de l’Église, tout en soulignant la nécessité d’offrir aux agresseurs une attention pastorale. Lors d’une visite en Hongrie, François a été interrogé par un membre de l’ordre religieux jésuite sur la manière de concilier l’amour chrétien envers les ennemis avec la réalité troublante des agresseurs sexuels.
« Comment abordons-nous et parlons-nous des agresseurs pour lesquels nous nous sentons dégoûtés ? Oui, eux aussi sont des enfants de Dieu. Mais comment pouvez-vous les aimer ? C’est une question puissante », a lancé le pape François face à cette préoccupation légitime.
Le pape a souligné que les agresseurs doivent être condamnés et punis, mais il a également insisté sur le fait qu’ils doivent être considérés comme des frères, recevant ainsi une forme d’amour de l’ennemi. François a admis que parler aux agresseurs implique souvent une répulsion et que cela n’est pas facile. Cependant, il a souligné que ces individus sont également des enfants de Dieu et qu’ils méritent une attention pastorale. Les commentaires du pape reflètent sa conviction que l’Église doit trouver un équilibre entre la condamnation des actes répréhensibles et la recherche de la rédemption de chaque personne.
« L’agresseur doit être condamné, certes, mais en tant que frère […]. L’agresseur est un ennemi. Chacun de nous ressent cela, parce que nous sympathisons avec la souffrance de l’abusé. Même le simple fait de parler à un agresseur nous provoque de la répulsion. Ce n’est pas quelque chose de facile. Mais ce sont aussi des enfants de Dieu. Ils méritent une punition, mais méritent également une attention pastorale », a déclaré le pape François.
Les scandales d’abus sexuels ont ébranlé la réputation de l’Église et représentent un défi majeur pour le pape François. Au cours des dernières années, il a pris des mesures pour rendre la hiérarchie de l’Église plus responsable, mais les résultats ont été mitigés. Récemment, le pape a salué le travail d’une commission internationale du Vatican chargée de la prévention des abus sexuels, encourageant ses membres à poursuivre leurs efforts malgré les critiques et les controverses.