Un soldat béninois accusé de désertion s’est présenté devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), le 17 septembre 2024, pour répondre aux accusations portées contre lui. Ce dernier, poursuivi pour abandon de poste, a plaidé non-coupable et s’est défendu.
Les faits reprochés au militaire
Le militaire en question est accusé d’avoir quitté son poste sans autorisation pendant plusieurs jours, ce qui suscite des soupçons de désertion au sein de l’armée. Selon l’accusation, son absence inexpliquée aurait perturbé l’organisation et la discipline au sein de son unité, ce qui justifie les poursuites engagées contre lui. La désertion, en temps de paix comme en temps de crise, est une faute grave dans le cadre militaire, passible de sanctions sévères au Bénin. Toutefois, le prévenu a donné une version bien différente des faits. À la barre, il a précisé avoir informé deux de ses supérieurs de son état de santé et de la nécessité de s’absenter pour recevoir des soins. Selon ses dires, rapportés par Banouto, il n’a jamais eu l’intention de déserter ses rangs et a toujours eu l’intention de revenir à son poste.
Un problème de santé
Le soldat a expliqué que son état de santé est la principale raison de son absence. Selon son témoignage, il souffre de séquelles d’une blessure par balle reçue lors des violences électorales à Savè en 2021. Il fait partie des soldats blessés auxquels le président de la République avait rendu visite à l’hôpital, après avoir ordonné une prise en charge complète de leurs soins.
Cependant, malgré les soins initiaux reçus, le soldat a indiqué qu’il continue à souffrir de son bras gauche, la partie du corps touchée par la balle. Il a affirmé que la douleur est particulièrement intense pendant les périodes de fraîcheur, ce qui l’a poussé à consulter régulièrement des médecins. Selon son témoignage, il a constaté une détérioration de son état au cours des derniers mois, notamment un gonflement inquiétant de son bras. Face à cette indifférence, il aurait pris la décision de consulter un tradi-thérapeute, espérant ainsi éviter une aggravation de son état.
Le militaire a présenté des documents attestant de son séjour chez ce guérisseur traditionnel, du 26 juillet au 29 août 2024. La cour a décidé de convoquer les deux supérieurs en question lors de la prochaine audience, prévue pour le 12 novembre 2024.