Bénin : le slameur Sêminvo l’Enfant Noir dénonce des menaces de mort

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Bénin : le slameur Sêminvo l'Enfant Noir dénonce des menaces de mort

Sêminvo l’Enfant Noir, slameur béninois, a été confronté à des menaces de mort après avoir annoncé une série de spectacles dans son pays natal. Par mesure de sécurité pour lui-même et son entourage, il a décidé d’annuler ses prestations, mais compte poursuivre sa carrière ailleurs en Afrique.

Des menaces inquiétantes et un choix difficile

Le slameur béninois Sêminvo l’Enfant Noir a récemment été victime de menaces de mort après avoir annoncé une série de spectacles dans son pays. De retour de son séjour en Belgique, où il a passé plusieurs mois, Sêminvo était impatient de partager son art avec le public béninois. Cependant, les événements ne se sont pas déroulés comme prévu. Dans un message poignant publié sur sa page Facebook, Sêminvo a exprimé sa préoccupation face aux menaces de mort dont il avait été la cible.

Lire l’intégralité de sa déclaration

Je l’ai annoncé ce matin.

Je l’ai annoncé ce matin à l’ORTB, sur une magnifique émission de Ulysse Elliot Djodji en face de Fo Logozo comme invité.

Je vais faire clair.

En rentrant de Bruxelles pour mon pays, j’ai contacté deux mois à l’avance ministères, directions publiques, personnalités politiques, fondations, Limbo Bar, radios, télés, et autres pour faire des concerts, promotions, et présentation de mon projet.

Quand je suis rentré, j’ai contacté un de mes musiciens avec qui j’ai joué il y a en mars 2022 au Limbo, afin de répéter et préparer les dates avec Carla qui allait nous rejoindre. Il m’a dit ceci mot pour mot : « La dernière fois que tu étais passé, c’est moi qui ai pris les coups à ta place… » avant d’ajouter prends des dispositions métaphysiques.

J’ai pris acte, et j’ai mis un frein à toutes les dates surtout. Puisque Carla est tout de même venue avec l’impossibilité d’annuler son billet, nous avons fait une seule date sur Bamboo Numérik. Le reste ce sera juste des passages radios et télés pour parler de mon projet. Non pas par peur, par prudence. Nous sommes au Bénin.

Il y a quelques jours, j’ai reçu un bouquet de menaces de mort suivies de propos incantatoires et d’envoûtement, des promesses occultes de fin de carrière, le tout, dans un cocktail d’injures publiques d’un autre artiste. Les audios circulent encore. Je ne suis pas ici pour étaler cette affaire puisque j’ai pris toutes les dispositions nécessaires d’un citoyen dans un état de droit.

Le véhicule dans lequel je me trouvais il y a quelqu’un jour après cet audio a fait un choc. J’avais ma ceinture, je vais très bien. Bon, je ne vais pas faire le lien… quand même on est au Bénin.

Au regard de ce dernier point surtout, et de la révélation de mon musicien qui en amont m’avait averti, je vais en premier lieu, remercier la chance infinie que j’aie et qui a fait qu’au moins j’ai été prévenu ouvertement…

Que ce soit très clair, je ne prends pas cette décision par crainte. J’ai patienté une dizaine de jours pour en être sûr et certain. J’agis parce que j’ai un fils de 5 ans qui à besoin de son Papa et surtout parce que j’aime la vie. Je ne le dis pas maintenant pour faire pitié etc.. Ce n’est pas mon style de faire la promotion d’un projet en causant des clashs comme sous nos cieux. Ce que j’écris ici sont des faits réels et ma décision est murie, en tout cas je veux le croire.

J’ai décidé alors d’arrêter scène, concerts, ateliers jusqu’à nouvel ordre sur le territoire béninois du nord au sud, de l’est à l’ouest. Par sécurité. Non pas par peur. Si je n’avais pas mon fils, je ne crois pas que j’allais prendre cette décision.

Je vais chercher des dates ailleurs en Afrique. Nous parlons de 53 pays restants quand même. J’ai la chance d’avoir la passion du voyage et de rencontrer les gens. C’est une porte qui s’offre et s’ouvre.

Que ce soit très clair, j’aime la scène, la poésie, le slam, les concerts et les ateliers. Je ne les arrête pas. C’est juste que le Bénin est dans une parenthèse. Je ne le quitte pas. J’y serai toujours avec tout l’amour que j’ai pour lui. Je ferai d’autres projets. Je ne parlerai juste plus de slam. Je n’irai plus à des concerts de slam par sécurité. Je vais profiter autrement.

Que Dieu nous bénisse, et bénisse le Bénin.

Surtout souvenez-vous : « Je suis un Sêminvo, et un Sêminvo… »

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