Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont porté plainte contre l’influenceuse américaine Candace Owens, après des propos jugés diffamatoires tenus à répétition sur ses plateformes. Owens accuse, sans preuve, Brigitte Macron d’être née de sexe masculin. Face à ce qu’ils considèrent comme un harcèlement planifié et malveillant, les Macron réclament réparation devant la justice américaine, dans un contexte de tensions croissantes autour de la désinformation en ligne.
Une rumeur persistante transformée en campagne de diffamation
Depuis 2021, une théorie du complot affirmant que Brigitte Macron serait née sous le nom de Jean-Michel Trogneux – qui est en réalité le nom de son frère – circule dans les cercles conspirationnistes. Candace Owens, suivie par près de sept millions de personnes sur X (anciennement Twitter), a relancé et amplifié cette rumeur dès 2024 via son podcast et ses vidéos. Dans une série baptisée Becoming Brigitte, visionnée plus de 2,3 millions de fois sur YouTube, elle réitère ses accusations en misant sur le sensationnalisme.
Dans sa plainte, le couple présidentiel dénonce une entreprise de harcèlement méthodique : “Owens a disséqué l’apparence, la vie privée et les liens familiaux de Brigitte Macron dans un récit grotesque conçu pour enflammer et dégrader”, note le texte déposé au Delaware. Ils accusent également Owens d’ignorer délibérément les démentis et les preuves contredisant ses propos, préférant offrir une tribune aux théoriciens du complot les plus notoires.
Le silence d’Owens, la réponse ferme des Macron
Face aux multiples demandes de retrait ou d’excuses adressées par les avocats des Macron, Candace Owens n’a jamais reculé. Pire encore, elle a affirmé en mars 2024 « parier sa carrière entière » sur ses déclarations. Un porte-parole de l’influenceuse a récemment qualifié la plainte de “tentative d’intimidation par un gouvernement étranger”, arguant que cela viole la liberté d’expression garantie par le premier amendement américain.
Cependant, les Macron dénoncent une campagne visant à nuire à leur réputation et à celle de leurs proches : “Nous lui avons donné toutes les chances de revenir sur ces affirmations, mais elle a refusé”, déclarent-ils. La plainte accuse également Owens d’avoir affirmé, sans preuve, que les Macron seraient des parents consanguins, et que l’ascension d’Emmanuel Macron serait le fruit d’un complot orchestré par la CIA.
Une affaire qui relance le débat sur la désinformation
Candace Owens, ex-membre de groupes conservateurs comme Turning Point USA ou Daily Wire, est désormais à la tête de son propre podcast, devenu une plateforme de diffusion de thèses controversées. Elle y a déjà remis en cause la véracité de l’Holocauste, des vaccins contre le Covid ou encore de la conquête spatiale, attirant un large public conspirationniste.
Dans un précédent procès en France, deux femmes avaient été condamnées pour avoir relayé la même rumeur visant Brigitte Macron, mais le verdict a été annulé en appel. Cette fois, les Macron espèrent que la justice américaine saura trancher. Mais selon les lois aux États-Unis, ils devront prouver que les propos ont été tenus avec une “véritable malveillance” – un seuil juridique élevé.
