Amos Elègbè est décédé dans la matinée du jeudi 8 mai 2025 à son domicile à Akpakpa, à l’âge de 78 ans, après près d’un an de maladie. Ancien conseiller politique, enseignant-chercheur et acteur central des grandes mutations politiques du pays, Amos Elègbè laisse derrière lui un riche héritage politique, académique et institutionnel.
Un parcours politique au cœur de l’histoire nationale
Né le 4 avril 1947 à Savè, Amos Elègbè a marqué de son empreinte la vie politique béninoise. Rapporteur général du Comité préparatoire de la Conférence nationale de février 1990, il a participé activement au processus démocratique du pays. Élu député en 1991, il a occupé plusieurs postes ministériels sous les présidences de Mathieu Kérékou et Boni Yayi.
Sous Kérékou, il a été ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, puis ministre par intérim des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique en 2001. Plus tard, il devient Conseiller spécial aux affaires politiques de Boni Yayi, avant de diriger le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Homme de terrain et de conviction, Amos Elègbè a toujours mis en avant l’unité nationale, le dialogue politique et le développement durable.
Amos Elègbè, un intellectuel engagé et bâtisseur d’esprits
Au-delà de la politique, Amos Elègbè était un éminent universitaire. Titulaire d’un doctorat en études urbaines obtenu à l’université Toulouse-Jean-Jaurès en 1975, il a enseigné plus de 35 ans à l’ex-Université nationale du Bénin, devenue Université d’Abomey-Calavi. Il y forma des générations d’étudiants en urbanisme, aménagement du territoire et développement rural.
Il était également reconnu pour son expertise en économie sociale et politiques publiques, disciplines qu’il a enseignées à l’Institut national d’économie. Son engagement scientifique lui valut d’être éligible au CAMES dès 2008, avant de faire valoir ses droits à la retraite en 2011.
