La reconduction d’une convention entre la compagnie aérienne française Corsair et plusieurs institutions ivoiriennes suscite un vif débat en Côte d’Ivoire. Ce partenariat, signé le 15 mai 2025, prévoit des tarifs réduits sur les vols Corsair ainsi que des prestations médicales à l’Hôpital américain de Paris pour les élus et leurs familles. Des avantages dénoncés par une partie de la classe politique et des internautes, qui y voient une forme de favoritisme en décalage avec les difficultés d’accès aux soins pour la majorité des citoyens.
Des réductions pour les élus… et des critiques sur fond d’inégalités
C’est lors d’une cérémonie officielle que Kandia Camara, présidente du Sénat ivoirien, a présenté les avantages de cette convention reconduite avec Corsair. Elle a souligné que l’accord permettait aux officiels ivoiriens et à leurs proches de bénéficier de réductions sur les billets d’avion, tant pour les voyages professionnels que privés, ainsi que d’un accès à des soins à des conditions préférentielles à l’Hôpital américain en région parisienne.
Mais cette annonce, qui visait à vanter un partenariat « gagnant-gagnant », a été vivement critiquée. De nombreux observateurs dénoncent un traitement de faveur accordé aux élites du pays, au détriment de la population générale. Pour l’opposition, cette convention illustre le fossé grandissant entre les dirigeants et les citoyens ordinaires, confrontés à des difficultés majeures d’accès aux soins dans les établissements publics.
Une réaction politique et citoyenne face à une santé à deux vitesses
Le groupe parlementaire du PDCI-RDA a fermement réagi, accusant l’État de privilégier ses élites et leurs familles pour des soins onéreux à l’étranger, au lieu d’investir dans l’amélioration des hôpitaux nationaux. Pour Sébastien Dano Djédjé du PPA-CI, ces accords témoignent de la mal gouvernance et du mépris à l’égard des services de santé locaux.
Cette polémique relance le débat sur la qualité des infrastructures sanitaires en Côte d’Ivoire et la nécessité d’un système de santé réellement inclusif. Alors que de nombreux citoyens peinent à se soigner, la mise en lumière d’un accès facilité aux soins à l’étranger pour une minorité provoque incompréhension et indignation.
