Au Cameroun, le président Paul Biya a décerné à titre posthume la distinction de chevalier de l’ordre du mérite à l’humoriste regretté Cabrel Nandjip. Cette décision, officialisée par un décret présidentiel daté du 21 novembre 2023, a suscité des réactions diverses. Alors que la famille du défunt exprime sa gratitude, certains critiques remettent en question la pertinence de cette reconnaissance.
Reconnaissance présidentielle posthume
Cabrel Nandjip, décédé en juin dernier, a été honoré par le président Paul Biya à travers une distinction honorifique, chevalier de l’ordre du mérite. La famille de l’humoriste a exprimé sa gratitude envers la nation camerounaise, le président Biya, la grande Chancellerie des Ordres Nationaux, et la ministre de l’Habitat et du Développement Urbain. Cette reconnaissance intervient plusieurs mois après la disparition de l’artiste, marquant ainsi un geste visant à pérenniser sa carrière et à lui rendre hommage pour sa contribution à la culture camerounaise.
Débat sur la pertinence de la distinction
La décision présidentielle n’a pas manqué de susciter des réactions mitigées au sein de la population. Certains saluent cet acte comme un moyen de célébrer et de reconnaître les contributions artistiques de Cabrel Nandjip, tandis que d’autres remettent en question la pertinence d’une telle distinction. Pour eux, l’humoriste ne mérite pas cet honneur. Sur les réseaux sociaux, un internaute a exprimé son point de vue en déclarant : « Voilà pourquoi ce pays stagne. Avec tout le respect pour le disparu. Mais je crois pour ma part que cette médaille participe de la destruction de la jeunesse. En quoi est-ce que ce gars pouvait être considéré comme un modèle pour cette jeunesse ? Quelles sont les œuvres qu’il a laissées ? Donc c’est cette jeunesse que ce pays veut ? ».
La controverse entourant la distinction honorifique de Cabrel Nandjip reflète un débat plus large sur la manière dont les artistes sont reconnus et honorés au Cameroun. Certains critiquent la décision présidentielle, en accusant le gouvernement de n’accorder une reconnaissance que lorsque les artistes décèdent. Ils soulignent la nécessité de soutenir les artistes de leur vivant plutôt que de les honorer post-mortem. Un internaute a argumenté : « Un artiste qui vit sans droit d’auteur, sans grand événement organisé par le gouvernement, mais quand tu pars, on reconnaît ta grandeur, de quelle grandeur, ils parlent ? De quelle grandeur on parle si l’artiste ne peut pas vivre de son art ? C’est de l’hypocrisie et de la distraction. Nous pensons que l’État ferait mieux de grandir l’artiste dans le sens propre du terme et de le hisser au plus haut afin que cette grandeur soit reconnue et appréciée par les internationaux. »