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Burkina Faso : vers un nettoyage des traces d’un coup d’État ?

L’histoire du Burkina Faso est marquée par des événements politiques qui continuent de façonner le présent. Certains épisodes, bien que passés, ressurgissent parfois avec des décisions inattendues. Le pays, en pleine transition, vient d’être témoin d’un geste qui ne manquera pas de faire parler.

Ibrahim Traoré accorde gracie 21 militaires

Le président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a récemment signé un décret accordant une « grâce amnistiante » à 21 militaires condamnés ou poursuivis pour leur implication dans le coup d’État manqué de septembre 2015. Cette décision, officialisée le 24 mars 2025, marque une avancée dans le processus de réconciliation nationale entamé par les autorités de transition.

Selon le décret présidentiel, cette grâce s’étend également aux sanctions disciplinaires infligées aux concernés. Toutefois, leur réintégration dans l’armée ne leur permettra pas de reconstituer leur carrière ni de prétendre à une quelconque indemnisation. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un projet de loi adopté par le gouvernement en décembre 2024 et validé par l’Assemblée législative de transition avec une large majorité de 67 votes favorables sur 70.

Retour sur le coup d’État manqué de 2015

Les événements des 15 et 16 septembre 2015 avaient plongé le Burkina Faso dans une grave crise politique. Des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), fidèles à l’ancien président Blaise Compaoré, avaient renversé les autorités de transition dirigées par Michel Kafando et Isaac Zida. Sous l’égide du général Gilbert Diendéré, les putschistes avaient dissous les institutions en place et instauré un « Conseil national pour la démocratie ».

Cependant, face à une forte contestation populaire et à la mobilisation des forces loyalistes, le coup d’État avait échoué en moins d’une semaine. Les principaux instigateurs avaient été arrêtés et jugés. En septembre 2019, le tribunal militaire de Ouagadougou avait condamné Gilbert Diendéré à 20 ans de prison, tandis que son complice, l’ancien ministre Djibrill Bassolé, écopait de 10 ans. D’autres militaires et civils impliqués avaient reçu des peines allant de quelques années de prison à la perpétuité.

Une mesure controversée au Burkina Faso

La décision de grâce d’Ibrahim Traoré suscite des réactions mitigées. Pour certains, elle participe à l’apaisement des tensions et à la réconciliation nationale, dans un pays où l’instabilité politique reste une préoccupation majeure. D’autres, en revanche, dénoncent une clémence envers des individus impliqués dans un coup d’État qui avait mis en péril la transition démocratique du pays.

Alors que le Burkina Faso est encore confronté à des défis sécuritaires et institutionnels, cette mesure pourrait redessiner les équilibres au sein de l’armée et de la classe politique. Reste à voir si elle contribuera réellement à renforcer la stabilité du pays ou si elle rouvrira des blessures du passé.

Brice Gnanhoui
Brice Gnanhoui
Passionné par le journalisme, je suis constamment à la recherche de la vérité et de l'information précise. Mon amour pour le sport, la technologie et la politique me pousse à explorer ces domaines avec une curiosité insatiable et une volonté de partager des histoires qui comptent. Je crois fermement que chaque sujet a une histoire à raconter, et je m'efforce de la raconter de la manière la plus captivante et la plus précise possible. Que ce soit en analysant les dernières tendances technologiques, en couvrant les événements sportifs les plus récents ou en déchiffrant le paysage politique complexe, mon objectif est toujours de fournir une perspective équilibrée et une analyse approfondie
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